Les prix du baril ont connu la hausse la plus importante jamais vue. Le baril de “light sweet crude” pour livraison en juillet a abattu successivement les barres de 137, 138 et 139 dollars, pour inscrire un nouveau record absolu à 139,12 dollars. La même tendance a été enregistrée également sur le marché londonien avec un baril de Brent de la mer du Nord à 138,12 dollars. Les facteurs dus à cette nervosité des prix sont les mêmes qu'énumèrent les spécialistes qui évoquent entre autre la faiblesse du dollar mais surtout la spéculation. Les analystes s'accordent sur un nouveau pic dans les prochains jours, soit au début du mois de juillet.Parmi eux ceux de Morgan Stanley qui ont affirmé que le prix de l'or noir atteindrait les 150 dollars d'ici le 4 juillet, fête nationale américaine et pic de la saison des déplacements estivaux en voiture, soit dans moins d'un mois.L'inquiétude a gagné depuis hier les quatre puissances asiatiques (la Chine, l'Inde, le Japon et la Corée du Sud), et les Etas-Unis dans la mesure où les prix ont été multipliés par cinq depuis 2003. Les réunions se multiplient justement pour débattre de cette question comme au Japon où les Américains ont discuté avec leurs homologues asiatiques. Le secrétaire américain à l'Energie, Samuel Bodman, a reconnu que ce nouveau record était “ un choc ” pour l'économie américaine, déjà en difficulté. Il a averti les pays producteurs de pétrole qu'une chute de la croissance américaine ne leur ferait pas de bien “ car ils comptent sur nous pour être un moteur essentiel de l'activité économique mondiale ”. Le responsable américain a toutefois estimé qu'il n'y avait pas de crise du pétrole et qu'il n'était donc pas nécessaire de réguler le marché. De son côté, le ministre japonais de l'Industrie, Akira Amari, a souligné que “ la situation énergétique mondiale s'est aggravée ” depuis la première réunion des cinq puissances à Pékin en 2006. “ C'est devenu un facteur de risque majeur pour l'économie mondiale ”, a-t-il dit, en rappelant que le prix du brut était d'environ 65 dollars le baril, il y a moins de deux ans, alors qu'il approche aujourd'hui des 140 dollars.Aujourd'hui encore, ce sera au tour des ministres de l'Energie des pays industrialisés du G8 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon, Russie) de se pencher sur la question. Une réunion élargie à la Chine, à l'Inde et la Corée du Sud se tiendra ensuite. C'est dire la panique le branle bas de combat que connaissent tous ces pays qui tentent e trouver une issue à la crise, même si pour l'heure elle est annoncée à demi mot.