Les prix du pétrole ont enregistré, vendredi dernier, un rebond avoisinant un dollar pour le Brent de la mer du Nord, à la clôture des échanges hebdomadaires, après la reprise des achats pour des raisons techniques et l'annonce d'un raid turc contre des rebelles kurdes au nord de l'Irak, mettant ainsi fin à trois jours de franche reculade. À 9h39 GMT, le Brent de la mer du Nord valait 111,40 dollars/baril, en hausse de 90 cents, alors que celui du baril de Light Sweet Crude s'échangeait à 113,17 dollars/baril, en hausse de 65 cents. Peu avant, le prix du baril de Light Sweet Crude était de 113,52 dollars/baril. Ces hausses sont dues à des facteurs conjoncturels liés notamment au mouvement de repli des prix, accompagné d'une remontée du billet vert, d'un regain d'inquiétudes autour d'un éventuel recul de la demande américaine de l'énergie et d'un apaisement des craintes sur la production pétrolière en mer du Nord et au Nigeria. Les échanges à terme du brut américain se sont repliés, auparavant dans la journée, sur les marchés asiatiques, à un peu plus de 112 dollars/baril, accentuant ainsi la baisse enregistrée lors de quatre séances consécutives, après avoir avoisiner lundi les 120 dollars. Les échanges à terme de Light Sweet Crude pour livraison en juin ont cédé 27 cents à 112,25 dollars/barils, soit une baisse de 0,24%, lors des échanges électroniques, après avoir perdu jeudi 94 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Les prix du pétrole américain ont enregistré lundi dernier un pic de 119,93 dollars/baril. Le repli des prix du pétrole enregistré, lors de ces trois derniers jours, s'explique par la remontée du dollar, l'apaisement des craintes sur la production pétrolière en mer du Nord et au Nigeria et le regain d'inquiétudes autour d'un éventuel recul de la demande des Etats-Unis, principal consommateur de pétrole, en raison de l'escalade des prix du pétrole et de la récession économique dans ce pays. La faiblesse de la monnaie américaine avait contribué dernièrement à une hausse record des prix du pétrole, en raison de la forte demande des économies montantes à l'instar de la Chine et une croissance des approvisionnements, ce qui a permis aux prix de quintupler depuis 2002. Elle a également encouragé un transfert des investissements vers le domaine pétrolier, induisant une hausse importante des prix lors des derniers mois. Toutefois, la hausse de la devise américaine, enregistrée la semaine dernière, a fait détourner les investisseurs des marchandises favorisant la baisse des prix. Les investisseurs soulignent que “tout tourne autour du dollar” qui sera maintenu à la hausse. Dans ses dernières déclarations, M. Chakib Khelil, président de l'Organisation des pays exportateurs du pétrole (Opep) et ministre de l'Energie et des Mines, a indiqué qu'une hausse de la monnaie américaine se traduirait par la baisse des prix, précisant qu'une amélioration de 1% du dollar, fera perdre 4 dollars au baril de pétrole. Outre la hausse du dollar, la baisse de la consommation américaine en pétrole devient source de préoccupation. La demande américaine sur le pétrole a chuté, en février, de 7% par rapport à l'année dernière, a indiqué un rapport du département américain à l'Energie publié cette semaine. En Californie, un des plus importants marchés de carburant pour véhicules aux Etats-Unis, la consommation de l'essence a baissé de 4,5%. Un rapport du gouvernement américain a révélé mercredi dernier une hausse importante des stocks du pétrole brut aux Etats-Unis, faisant baisser les cours de deux dollars. Parmi les facteurs favorisant la tendance à la baisse, figurent la levée des craintes concernant les approvisionnements en pétrole qui étaient à l'origine de l'appui des prix, en début de semaine, notamment la reprise de la production dans la mer du Nord et au Nigeria. Le groupe pétrolier américain ExxonMobil est parvenu jeudi à un accord avec le Syndicat des travailleurs du pétrole pour mettre un terme à la grève entamée depuis huit jours. ExxonMobil a indiqué avoir repris sa production. Cette hausse des prix du pétrole a des conséquences positives sur l'Algérie, puisque l'Algérie a engrangé 19 milliards de dollars le 1er trimestre et escompte 24 milliards de dollars le 2nd trimestre au titre des exportations d'hydrocarbures, laissant augurer un nouveau record en termes de recettes en 2008. Avec des prix inférieurs à ceux enregistrés depuis le début de l'année, le FMI avait estimé ces entrées à 75 milliards de dollars l'année en cours. Synthèse R. E.