Les dirigeants des grandes puissances sonnent l'alarme face à une flambée pétrolière qui menace, selon ces pays, de faire chanceler l'économie mondiale. Ils appellent, à la faveur de leur réunion au japon, les pays producteurs à augmenter la production. Ils estiment qu'il y a un besoin urgent pour faire face à la montée des prix. Le secrétaire américain à l'Energie, Sam Bodman, a d'ailleurs parlé de "choc" et le ministre japonais de l'Industrie, Akira Amari, de "risque majeur" pour l'économie mondiale. Face à cette situation, une bataille est lancée entre les pays développés et ceux émergents. Qui serait alors à l'origine de cette hausse vertigineuse des prix ? Les pays industrialisés ne sont pas allés par le dos de la cuillère en pointant du doigt l'Inde et la Chine notamment qui subventionnent l'essence pour soulager le fardeau des plus pauvres, ce qui a engendré selon le G8, une forte demande de pétrole, d'où l'enchérissement des cours. Mais les experts les plus avertis soutiennent que les facteurs de la hausse des prix sont ailleurs. "On est dans une telle spirale haussière que les gouvernements sont sommés par leurs opinions publiques de faire quelque chose, mais leur marge de manoeuvre se réduit", notamment à cause du regain d'inflation, remarque Francis Perrin, directeur de rédaction de la revue Pétrole et Gaz Arabes. Impuissants, ils sont donc "tentés de trouver des boucs-émissaires", ajoute-t-il. C'est un nouvel accès de faiblesse du dollar par rapport à l'euro qui a mis le feu aux poudres, en sus des tensions géopolitiques estiment d'autres analystes. Cela étant dit, même les pays producteurs membres de l'Opep ont, à maintes fois réitéré que le marché est largement approvisionné en pétrole et que les spéculateurs sont derrière cette situation en plus des problèmes de raffinage au Etats-Unis. Selon Nicolas Sarkis, présent à Alger, les prix du pétrole continueront à augmenter sur le court terme pour atteindre de nouveaux records, en dépit d'une offre suffisante sur le marché.Le président du centre arabe d'études pétrolières a souligné également que "les tensions géopolitiques qui prévalent dans certains pays producteurs de pétrole dont l'Iran, le Nigeria et autres, maintiendront les prix à la hausse pendant longtemps". Il prédit à ce propos un baril à 160 dollars avant la fin de l'année en cours en dépit d'une offre suffisante pour répondre aux besoins des consommateurs et approvisionner leurs stocks, a indiqué l'expert. Paradoxalement, les pays exportateurs, notamment les pays membres de l'Opep risquent une baisse de la production alors que la demande mondiale connaît un boom et sera plus soutenue à l'avenir. A en croire les statistiques de Nicolas Sarkis, à l'horizon 2030, la demande mondiale devrait atteindre 117 millions de barils/j contre 86 millions de barils par jour actuellement (31,39 milliards de barils par an). La question de la hausse des prix n'a en tout cas pas livré tous ses secrets et les pays consommateurs et producteurs se rejettent toujours la balle.