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Les principaux pays consommateurs s'engagent à une diversification de leurs sources d'énergie Pour contrer l'envolée des prix qui menace l'économie mondiale
Cinq des principaux pays consommateurs d'énergie, les Etats-Unis, la Chine, le Japon, l'Inde et la Corée du Sud, ont réclamé une hausse de la production de pétrole pour contrer l'envolée des prix qui menace l'économie mondiale.Un appel doublé d'un engagement à développer les technologies d'énergie propre. Les cinq pays, qui représentent plus de la moitié de la consommation d'énergie dans le monde, ont néanmoins divergé sur la question des subventions pétrolières et la cause de la flambée des cours. Réunis à Aomori, dans le nord du Japon, les ministres des cinq Etats ont estimé que la hausse des prix du pétrole constituait une menace pour l'économie mondiale et que la production de brut devait augmenter pour satisfaire à la demande croissante. "Les prix du pétrole actuels sont à des niveaux anormaux", a observé le ministre japonais du Commerce Akira Amari, hôte de la rencontre. "Il y a un manque d'investissement écrasant et les niveaux de production n'ont guère augmenté sur plusieurs années". Les cours du brut ont connu leur plus forte hausse en une séance vendredi à New York, progressant de près de 11 dollars à 138,54 dollars, soit une augmentation de 8%, qui faisait suite à un gain de 5,50 dollars la veille. La production mondiale de pétrole stagne autour de 85 millions de barils par jour depuis 2005, alors que la croissance économique internationale -dopée par de spectaculaires bonds en Chine et en Inde- a fait grimper la demande à des niveaux sans précédent. Des éléments auxquels viennent s'ajouter, au chapitre des facteurs de la flambée des prix, selon des analystes, le déclin du dollar, les craintes liées à l'approvisionnement en pétrole sur le long terme et une forte spéculation. Les cinq pays consommateurs, qui se sont rencontrés à la veille d'une conférence sur l'énergie du G8 (sept pays les plus industrialisés et la Russie), ont argué que les prix sans précédent desservaient les intérêts des pays producteurs comme des pays consommateurs, et imposaient un "lourd fardeau" aux pays en développement. Les ministres se sont également engagés à diversifier leurs sources d'énergie, à investir dans les carburants alternatifs et renouvelables, à amplifier la coopération dans le domaine des réserves pétrolières stratégiques en cas de pénurie d'approvisionnement et à améliorer la qualité des données sur la production et les inventaires disponibles au profit des marchés. Les participants à la réunion ont cependant émis des désaccords à propos des subventions pétrolières. Selon les estimations de l'Agence internationale de l'énergie, les subventions pétrolières en Chine, en Inde et au Moyen-Orient, ont atteint un total d'environ 55 milliards de dollars (34 milliards d'euros) en 2007. Les Etats-Unis, qui disposent de leurs propres subventions en matière d'énergie, ont appelé des Etats comme la Chine à abaisser ces soutiens, qui permettent aux consommateurs de bénéficier d'une essence moins chère. Ces subventions protègent les consommateurs de prix plus élevés. En d'autres termes, la consommation ne recule pas en dépit des dépenses croissantes. Mais Pékin et New Dehli, tout en reconnaissant dans une déclaration la nécessité de supprimer progressivement de telles subventions, ont avancé que le retrait de tels soutiens pourrait rapidement provoquer une instabilité politique et économique. "Nous prenons des mesures très précises et délicates afin de ne pas déstabiliser le gouvernement", a expliqué le délégué chinois Zhang Guibao. Face à la hausse des cours du pétrole, le gouvernement indien a déjà annoncé mercredi de fortes hausses des prix du diesel et de l'essence, provoquant la colère de consommateurs qui ont notamment bloqué des routes et des voies ferroviaires. Les ministres présents au Japon ont également exprimé des divergences sur la cause de l'envolée des prix. Le secrétaire américain à l'Energie Samuel Bodman a avancé que cette flambée était en grande partie un problème d'offre et de demande. Mais la Chine a jugé que la hausse de la demande -alimentée par la croissance de son économie- n'était pas l'unique facteur, estimant que des sociétés d'investissement et des "capitaux flottants" inondaient le secteur de l'énergie et déformaient le marché.