La production de blé baissera encore cette année, et le gouvernement s'apprête à consentir des subventions afin de maintenir les prix à un seuil raisonnable. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M. Saïd Barkat a annoncé, jeudi, au Conseil de la nation qu'en raison de la sécheresse ayant marqué la saison agricole cette année, la production de blé risque de baisser comparativement à l'année dernière. Le ministre a annoncé, dans ce sens, que des études et des consultations sont d'ores et déjà en cours au niveau des parties concernées pour fixer le nouveau prix du blé "de manière raisonnable" durant cette année et les résultats seront annoncés prochainement par le gouvernement. M. Barkat a également indiqué que toutes les mesures ont été prises pour faire face à cette baisse de la production, et d'ajouter que l'Algérie dispose de stocks de blé suffisants pour couvrir la consommation au-delà de 2009. Il est utile de noter, dans ce contexte, que l'Union générale des paysans algériens (UNPA) a proposé au gouvernement de nouveaux prix pour les céréales vendues à l'Etat par le biais de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) en vue de soutenir le production nationale en la matière . Ainsi l'UNPA a proposé le prix de 6 000 DA le quintal pour le blé dur, 5 500 DA pour le blé tendre, 4 000 DA pour l'orge et 3 800 DA pour Interrogé sur les mesures prises pour assurer la sécurité alimentaire et renforcer la production de viande et de blé, M. Said Barkat a souligné les efforts déployés par l'Etat pour garantir la sécurité alimentaire aux citoyens par une disponibilité permanente des produits de base à des prix raisonnables. Les pouvoirs publics, a-t-il ajouté, œuvrant au renforcement de la production alimentaire locale et à l'importation des produits de base qui ne peuvent pas être produits en Algérie car nécessitant de grandes quantités d'eau.Pour ce qui est de la production animalière, le ministre a noté l'augmentation du nombre d'ovins qui est passé de 12 millions de têtes en 1999 à 20 millions ces dernières années, ce qui a contribué, a-t-il dit, à améliorer l'offre en viandes rouges.En ce qui concerne les céréales, M. Barkat a souligné la politique de mise en valeur des terres qui a permis le retour de nombreux citoyens à l'activité agricole, notamment les jeunes. Le ministre a estimé la production actuelle de céréales à 40 millions de quintaux par an alors qu'elle ne dépassait pas 10 millions de quintaux par an avant 2000. Les besoins nationaux en céréales, a-t-il souligné, sont estimés cependant à 70 millions de quintaux par an, d'où le recours à l'importation pour assurer la sécurité alimentaire des citoyens. Quant au lait, la production annuelle est estimée à 2,4 milliards de litres alors que les besoins sont de l'ordre de 3,4 milliards de litres par an. Pour arriver à maîtriser ce déficit à l'avenir, le ministre a souligné la politique suivie, à savoir l'extension de l'élevage bovin et la pratique de l'insémination artificielle. Si l'on se réfère aux chiffres avancés par le ministre, l'on s'attend à une hausse encore plus importante de la facture alimentaire pour cette année, d'autant plus que les prévisions des organismes internationaux tablent sur un maintient à la hausse des prix des produits alimentaires de base. Dans ce sens, il serait utile de rappeler que la facture alimentaire s'est élevée à 5 milliards de dollars en 2007 et certains analystes estiment qu'elle pourrait atteindre 8 ou même 9 milliards de dollars en 2009, d'où l'effort que les pouvoirs publics devront consentir en termes de subventions pour maintenir les prix à un niveau abordable. En effet, l'ensemble des dépenses publiques supplémentaires destinées cette année à faire face à l'augmentation des prix des produits de large consommation est estimé, selon les premiers chiffres du ministère du Commerce, à environs 107 milliards de dinars. Rien que pour la farine, la facture de subvention pour cette matière est passée de 20 milliards de dinars en 2007 à 55 milliards en 2008. Le montant de la contribution pour soutenir le prix de la semoule à la consommation s'élève à 90 milliards de dinars par an, le prix plafond de la semoule étant fixé à 4 000 DA pour la semoule supérieure et à 3 600 DA le quintal pour la semoule ordinaire.