Selon l'étude de cabinet Ernest Young sur les 1000 plus grosses capitalisations boursières, 221 viennent des pays émergents. Le rachat d'une branche d'IBM par le Chinois Lenovo et, plus récemment, l'acquisition des prestigieuses marques britanniques Jaguar et Land Rover par l'Indien Tata Motors est une preuve de cette progression. Les multinationales du Sud sont en performances comparables à celles des multinationale du Nord. C'est ce que le cabinet appelle la " mondialisation 2.0.Ces multinationales des pays émergents pesaient 19% de la capitalisation boursière cumulée des 1000 entreprises mondiales en décembre 2007, contre 5% en 2000. De même, sur les 1000 plus grosses capitalisations boursières, 221 viennent des pays émergents, contre une centaine en 2000. Selon cette étude, on compte désormais 8 entreprises des pays émergents dans les 20 premières capitalisations boursières mondiales, mais au cœur de cette dynamique il y a une fracture entre les pays du BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), qui pèsent 53% en nombre et 68% en valeur de ces 221 entreprises des pays émergents figurant dans le top 1000 mondial. L'étude a fourni des indicateurs qui laissent apparaître une accélération de ce rééquilibrage entre les pays émergents et le monde développé. En effet, sur les cinq dernières années, le chiffre d'affaires des groupes de l'échantillon pays émergents s'est accru 2,9 fois plus vite que celui du groupe des pays industrialisés. Tendance analogue en ce qui concerne la marge opérationnelle, en croissance de 25% chez les pays émergents contre 14% dans le monde développé. La Bourse reproduit ce rapport en faisant progresser 2,5 fois plus vite le cours de l'échantillon des entreprises des pays émergents. On peut diviser ces multinationales en trois catégories, il y a d'abord les géants du secteur de l'énergie et des mines tels Gazprom, Rosneft et Lukoil (Russie), Vale et Petrobras (Brésil) et Petrochina et Sinopec (Chine). En seconde catégorie, on trouve les multinationales qui sont très implantées à l'international mais qui réalisent la majorité de leur chiffre d'affaires hors de leur marché d'origine. Parmi ces entreprises on peut citer Embraer, Gol, Gerdau (Brésil), Severstal (Russie), Ranbaxy, Infosys, Reliance Industries (Inde), ZTE, Lenovo (Chine), Sabic (Arabie saoudite) et Hyundai Motors et Samsung Electronics (Corée du Sud ). Quant à la troisième catégorie, elle est constituée de géants nationaux qui sont peu implantées à l'international et qui réalisent l'essentiel de leur chiffre d'affaires sur leur marché d'origine. On peut citer Bradesco (Brésil), Sberbank (Russie), Tata Steel (Inde), Tata Motors (Inde), ICBC (Chine) et Grupo Modelo (Mexique). "L'analyse par sous-groupes confirme que les performances opérationnelles et financières des entreprises des pays émergents sont en moyenne proches ou supérieures à celles de leurs principaux concurrents originaires des pays développés" conclut l'étude.