Le bonheur d'assister enfin à la réouverture tant attendue de l'une de nos salles mythiques, l'Atlas ou l'ex- Majestic, n'est pas complet ! Vu de l'intérieur cet espace centenaire est impeccable de part ses voûtes ouvrantes, ses sièges confortables, ses lumières et son système séculaire haut standing ; mais vu de l'extérieur l'Atlas est un chef-d'œuvre de laideur. Sa muraille est construite en marbre bleu- un matériau excessivement cher- qui casse complètement avec l'environnement urbanistique néo-mauresque du quartier de Bab El Oued, -où la salle est située-, privant ainsi l'ex-Majestic de son caractère spectaculaire ou même patrimoniale qui lui était dévoué. Méconnaissable est devenue cette salle que ses murailles ont complètement défiguré au point de la priver d'une identité propre, faisant rappeler un patrimoine cinéma-tographique plutôt qu'un hammam de mauvais goût. Qu'à cela ne tienne ! L'inauguration de cette salle qui devait accueillir un bon nombre d'activités de “ Alger capitale de la culture arabe ”, a été ajournée à plusieurs reprises du fait “ des retards sur les compléments budgétaires, devant être “réceptionnés” pour honorer les créances des entreprises engagées dans le projet”avouent les responsables du secteur de la culture. Les travaux herculiens de la restauration de l'ex-Majestic ont ingurgité quelque chose comme “800 millions de dinars”, précisé M.Serraï, responsable au ministère de la Culture, présent mercredi dernier lors de la réouverture officielle de cet espace. Une réouverture qui s'est déroulée avec tambour et trompette en présence de la ministre de la culture Khalida Toumi. Grandiose est la salle Atlas qui peut recevoir jusqu'à 400 artistes, pouvant même être isolés de la salle en cas d'incendie. Gérée initialement par l'office national du cinéma et des industries cinématographiques, (ONCIC), les passations de l'Atlas n'ont pas encore eu lieu et c'est au ministère que revient la décision de la donner en gérance pour un organisme de son choix. C'est Seiberras, un entrepreneur français qui s'est fait fort de construire cet édifice, considéré en ces temps, comme l'un des quatre plus grands au monde, avait fait aménager écuries et abris grillagés dans le sous-sol, actuellement disparus. La salle Atlas, a fait ainsi l'objet de travaux de consolidation des structures, de réhabilitation des espaces et de mise à niveau de l'ensemble de ses équipements et particulièrement des équipements d'éclairage scénique et de sonorisation. Prévue initialement pour février 2005, la réception des travaux de la salle Atlas, a été plusieurs fois reportée. Construite sur une superficie de 1500m⊃2;, la salle Atlas, a accueilli surtout dans les années 70, plusieurs acteurs internationaux de renom à l'image de Charles Aznavour, Linda de Suza, Abdelhalim Hafez etc… Dans le processus général de la réhabilitation de quelques salles de cinéma promis par les services du ministère de la culture, la réouverture de cette salle fera certainement le bonheur de tant de défenseurs acharnés et sincères du 7e art.