Désormais, les subventions pour la production des céréales seront directement versées aux producteurs ou bien aux fellahs en aval et non en amont comme c'était le cas dans le passé. Néanmoins, l'Etat s'engage à aligner les prix d'achat du blé sur les marchés internationaux auprès des producteurs tout en maintenant les prix de cession à l'OAIC. C'est ce qui a été décidé, hier, par le gouvernement suite à une communication présentée par ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M. Said Barkat, portant sur les prix de la production nationale des céréales en 2008. Au cours du rendez-vous hebdomadaire avec la presse après chaque conseil de gouvernement, le ministre de la Communication, M. Abderrachid Boukerzaza a indiqué que dans le cadre de la préservation du pouvoir d'achat et de la sécurité alimentaire et pour faire face à l'augmentation des coûts des intrants de la production agricole, notamment les engrais, et les prix des céréales, le gouvernement a pris des mesures concernant l'amélioration des revenus des fellahs afin de leur permettre de continuer leur activité dans des conditions améliorées sans recul. Il s'agit d'offrir des subventions à la production des céréales après la récolte et non avant, le soutien étant compris dans le prix de cession d'un quintal de blé aux coopératives. Dans le cadre de ces mesures, les prix de cession des céréales aux coopératives et les prix d'achat ont été fixés comme suit ; le blé dur sera acheté par l'Etat à 4 500 DA le quintal au lieu de 2 100 DA et cédé aux transformateurs à 2 800 DA. Le prix d'achat du blé tendre sera de 3 500 DA au lieu de 1 950 DA et sera cédé aux transformateurs à 1 285 DA. Quant à l'orge, le prix de l'achat sera de 2 500 DA le quintal au lieu de 1 500 DA et sera cédé aux éleveurs à 1 550 DA le quintal. Dans ce cadre, le porte-parole du gouvernement a précisé que l'important dans ces mesures est que celles-ci n'auront pas d'effets sur les prix de cession des céréales à l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC). En outre, le ministre a rassuré que ces mesures n'auront pas d'effet également sur les prix à la consommation, puisque le gouvernement maintiendra ses subventions, comme c'est le cas pour la semoule. Dans le même contexte, le ministre, a rappelé le contexte mondial marqué par la baisse de l'offre des produits alimentaires et des céréales qui a eu ses effets sur l'Algérie. Il dira que l'Algérie est touchée par la désertification. Aussi, les producteurs de céréales souffrent d'une diminution de leurs revenus. M. Boukerzaza a souligné qu'à la fin de 2007, le coût de production des céréales était de 4 000 DA le quintal avec une rentabilité de 10 quintaux à l'hectare. Le ministre n'a pas manqué de soulever que dans la précédente étape, quand les subventions étaient accordées avant la production, l'Etat a constaté une grande spéculation qui a eu des effets négatifs sur la production agricole. Interrogé sur la possibilité de voir les paysans abandonner d'autres activités agricoles et se diriger uniquement vers la production des céréales à cause des subventions, le ministre n'a écarté aucune possibilité, tout en affirmant que le gouvernement n'aura qu'à évaluer la situation après la mise en œuvres des nouvelles mesures, lesquelles seront appliquées dés aujourd'hui. Interrogé sur le détournement des terres agricoles, il a indiqué que plusieurs enquêtes ont été ouvertes dans ce cadre dans plusieurs wilayas. Dans le cadre de la reprise des auditions des walis par le gouvernement, afin d'évaluer la situation de mise en œuvre des programmes de développement local et le programme de la relance économique initié par le président de la République, le conseil du gouvernement a consacré sa réunion d'hier à la communication de M. le wali de Biskra qui a porté sur la socioéconomique de la wilaya, le bilan et les perspectives de cette wilaya. En outre, quatre projets de décrets exécutifs relatifs au secteur de la justice, présenté par le ministre de la Justice, garde des Sceaux, M. Tayeb Belaïz, ont été examinés par le gouvernement. Il s'agit d'un projet de décret exécutif fixant les modalités de rémunération du notaire. Un projet de décret fixant les modalités de la tenue et de la vérification de la comptabilité du notaire. Un projet de décret exécutif fixant les conditions et les modalités de gestion et de conservation des archives notariales. Et enfin, un projet de décret exécutif fixant les conditions d'accès, d'exercice et de discipline de la profession de notaire ainsi que les règles d'organisation et de fonctionnement de ses organes. Des projets qui ont pour objectif, selon le ministre de la Communication, d'apporter plus de transparence dans la gestion des bureaux de notariat, avec la création, notamment, d'un conseil supérieur du notariat.