Une réunion de concertation regroupera, aujourd'hui, les pêcheurs en grève et des représentants du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques dont le directeur de la Chambre nationale de pêche et de l'aquaculture et les présidents des chambres de wilayas a-t-on appris de source sûre. Il s'agit, en fait, d'une réunion ordinaire entre professionnels qui était déjà prévue il y a un mois explique notre source, mais cela n'empêchera pas les professionnels de débattre des revendications soulevés par certains armateurs. Rappelons que des patrons d'embarcations de pêche ont décidé de recourir au débrayage tant que le ministère de la Pêche ne lâche pas du lest, en abrogeant certaines nouvelles dispositions jugées d'une "excessive sévérité ", selon leurs propres dires. A vrai dire, quatre dispositions sont particulièrement contestées à savoir l'autorisation de pêche, le contrat patron/marin pêcheur et enfin le brevet de pêche. De prime abord, la corporation semble unanime à refuser l'autorisation de pêche, ce nouveau document exigé par le ministère pour l'exercice de l'activité et qui est délivré par la Direction de pêche et de l'aquaculture de wilaya après payement d'une taxe annuelle auprès des Domaines, soit 7 000 DA contre 1 000 DA auparavant. Or, pour le ministère de la Pêche , cette autorisation a pour but d'organiser l'exploitation des ressources et les protéger de la surpêche. L'objectif de cette mesure est d'assurer une pêche durable et écologique. Le deuxième point soulevé par les patrons d'embarcation concerne le contrat de pêche, patron/marin pêcheur. Pour eux , les marins pêcheurs sont des ouvriers journaliers, une main-d'oeuvre payée à la part et qui change de navire chaque mois, voire moins. Le patron le plus généreux ne peut fidéliser son équipage, il est obligé d'embaucher chaque fois pour remédier aux départs. Le recrutement se fait parfois sur quai, à la dernière minute avant l'embarquement, expliquent les patrons de pêche. Mais pour le département ministériel de Smail Mimoune, la loi est claire sur ce sujet. Il s'agit d'un contrat d'engagement pour protéger les marins en vertu de la loi 90-11 qui fixe les relations de travail , article 4 prévoyant un statut spécifique pour le pêcheur d'où la promulgation du décret 05-102 qui stipule " le modèle type régissant le travail entre l'armateur et le pêcheur ". Troisième point de discorde entre les professionnels de la pêche , le brevet de pêche. Plusieurs patrons de pêche trouvent " aberrante " la nouvelle démarche qui veut qu'un patron de pêche doit aller suivre un stage de formation d'un mois dans l'école de Bousmaïl . Mais l'on se demande où se pose réellement le problème ? La formation est indispensable pour tous les métiers. En plus, l'Algérie a ratifié les conventions internationales qui triatent du sujet. Parmi les conventions de l'organisation maritime internationale figure la SOLACE qui traite de la vie humaine en mer ainsi que la STCWS qui fixe les normes de formation en mer. La formation des professionnels de la pêche est effectivement indispensable. Tous les marins doivent être brevetés pourquoi pas. Une autre démarche nouvellement instaurée par l'administration est unanimement rejetée par les professionnels : l'installation de la fameuse boite bleue. Pour les patrons de pêche, il s'agit d'un moyen de contrôle inutile. Pour la tutelle, il s'agit de protéger la vie des pêcheurs. Grâce à la boite bleue , les gardes -côtes pourront repérer l'embarcation et donc intervenir assez rapidement en cas de problèmes ou de naufrage.