Le feuilleton relatif au malaise qui secoue le secteur de la pêche enregistre d'autres rebondissements. Les tentatives menées par certaines personnes pour casser le mouvement de contestation qui caractérise les ports de pêche algériens ont suscité l'ire des professionnels du secteur. En effet, aujourd'hui se tiendra au port de Bouharoun, wilaya de Tipaza, un important regroupement des professionnels de la pêche, qui se sont mis d'accord, à la suite d'intenses contacts, pour créer une Coordination nationale des professionnels de la pêche (CNPP), une structure représentative en mesure d'exposer les véritables problèmes et de proposer des idées dans l'intérêt du secteur de la pêche. Ils viendront de toutes les wilayas côtières du pays. Dans le contexte actuel tendu, ils se sont aperçus des agissements d'un responsable de la Chambre nationale de la pêche et de l'aquaculture (CNPA) qui visent, selon un groupe de professionnels de la pêche mécontents, à faire ériger cette association, manipulée de surcroît, en une structure du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques (MPRH). Un aventurier de la CNPA, selon les propos d'un représentant des professionnels de la pêche, s'est permis de solliciter les représentants des chambres de la pêche et de l'aquaculture des wilayas, en prétendant que le MPRH les invite à une séance de travail. Cette maladresse personnelle, de la part de cet individu de la CNPA, a été dénoncée par cette corporation contestataire. D'ailleurs, un document est en préparation et sera remis aux pouvoirs publics et à l'opinion publique, un document, selon les professionnels de la pêche, qui permet d'étaler la véritable situation du secteur de la pêche en Algérie. Un directeur de la pêche d'une wilaya du centre, qui reconnaît que ce mouvement est national, nous a indiqué que certains professionnels n'ont pas suivi le mot d'ordre. « Je dirais plutôt que c'est un arrêt de travail enregistré chez quelques professionnels de la pêche », nous déclare-t-il. Il n'en demeure pas moins que les directeurs de la pêche des wilayas se sont déplacés sur le terrain pour discuter avec les propriétaires des embarcations de pêche, dans le but de les convaincre de reprendre « la mer ». Face à l'ampleur de ce malaise, qui sévit au niveau des ports de pêche algériens, le responsable de la cellule de communication du département ministériel de Smaïl Mimoune, contacté par nos soins, estime que cet arrêt intervient durant les fêtes de l'Aïd El Adha. C'est une tradition chez les marins-pêcheurs. Néanmoins, notre interlocuteur nous a confirmé que « le MPRH a tenu des séances d'information, d'explication et de sensibilisation au niveau de toutes les wilayas côtières, avant de mettre au jour les points qui semblent être aujourd'hui à l'origine de la discorde. Il s'agit de l'autorisation de pêche qui favorise une pêche durable et écologique, tout en exigeant le paiement d'une taxe, dont 80% sont versés dans les caisses du Trésor public et 20% au PNDPA ; le second point concerne le contrat d'engagement qui lie l'armateur aux marins, conformément à l'article 4 de la loi 90/11 et le décret 05/102 ; l'exigence du brevet afin de se mettre à niveau avec les conventions et les lois internationales ; l'exigence du livret professionnel qui consiste à recenser les marins-pêcheurs pour un meilleur suivi dans leur formation et enfin le dernier point concerne la boîte bleue, qui devra être installée dans chaque navire afin de permettre sa localisation par satellite », conclut le responsable de la cellule de communication du MPRH. Pour l'administration de la pêche, ce mouvement ne concerne que certains professionnels qui refusent de travailler dans la transparence, tandis qu'un groupe de contestataires affirment que les ports de pêche sont à l'arrêt, « cela illustre le bien-fondé de notre action pacifique », disent-ils.