Les grands managers étrangers transfèrent jusqu'à 80% de leurs salaires. Cette pratique ne se généralise pas, certes, sur l'ensemble des grandes entreprises mais ses conséquences sur la sécurité sociale sont considérables car "la caisse enregistre une sous-déclaration". D'où le préjudice financier subi par la sécurité sociale. C'est le constat que fait Abdelkader Djamel, consultant en droit du travail, invité, hier, de la Chaîne III de la Radio nationale. En fait, le manager ne fait qu'appliquer les clauses de son contrat qui le lie à l'entreprise, a-t-il tenu à préciser. Des dispositions qui se veulent comme un encouragement pour attirer les expatriés qui sont de plus en plus intéressés par le travail que leur offrent les multinationales notamment. Abdelkader Djamel souligne également que l'écart est important entre les rémunérations des étrangers chez le privé national et international et le public mais "tout est défini dans le contrat établi". Avec la libération du marché depuis les années 90, "l'Etat n'intervient que pour fixer le SNMG". Autre détail important sur le montant des salaires chez les grandes entreprises internationales, le consultant en droit du travail précise que deux modes sont suivis, dont "la référence au pouvoir d'achat dans le pays d'origine des étrangers à hauteur de 70% et le reste est constitué d'un complément payé en Algérie alors que le deuxième critère n'est autre que le respect du contrat de travail". A en croire Abdelkader Djamel, la disparité dans les salaires existe également entre le privé national et international, ce dernier rémunérant mieux son personnel. Il relève néanmoins l'absence d'une représentation syndicale au sein des entreprises internationales activant en Algérie ou le privé national, ce qui n'est pas "pour arranger les intérêts des travailleurs". Il dira même que cette situation engendre des difficultés "dans l'application du pacte économique et social". Par ailleurs, Abdelkader Djamel met en avant les avantages dont jouissent les entreprises étrangères, en premier la main d'œuvre algérienne qui reste l'une des plus attractive en matière de rémunération. Un atout à ne pas négliger pour les investisseurs étrangers. Abordant le projet de code du travail, le spécialiste du droit du travail estime qu'il faut "encourager la négociation tout en libérant le travail de l'injonction administrative".