Direction de wilaya pilote depuis une année dans la lutte contre les abus de prescription, à l'endossement et au différentes fraudes constatées, la Caisse nationale des assurances sociales de Annaba a eu à passer au peigne fin des milliers d'ordonnances médicales. Il s'agit d'une opération scanner. Elle lui a rapidement permis de détecter les prescripteurs complaisants et ceux qui préfèrent la prescription des médicaments princeps à ceux génériques. Les mêmes constations font apparaître que d'autres praticiens ne rechignent pas, même en cas de pathologie déclarée ou bénigne, à solliciter les services des équipements d'analyses et de radiologie. Ces pratiques et d'autres ont pratiquement vidé les caisses de la CNAS nécessitant une réaction des responsables. L'opération de contrôle en voie de généralisation au niveau national n'intéresse pas les malades chroniques. Elle a ciblé les prescriptions dont le montant est supérieur à 1500 DA et dévoilé ce qui paraît être des pratiques similaires à des détournements légalisés. Selon les initiateurs, les statistiques établies indiquent que les résultats ont dépassé toutes les espérances. Au-delà de la réduction du nombre de lignes (type de médicament) qui de 3,23 a régressé à 2,52, les mêmes statistiques précisent que la prescription des médicaments génériques est passée du simple au double. Mais c'est au niveau de l'impact financier que cette opération a eu un impact positif avec une réduction sensible du coût moyen d'une ordonnance qui de 1342 DA a chuté à 889 DA. Une baisse, toute aussi sensible évaluée en 2004 à 9,25 % par rapport à 2003, a été enregistrée sur le nombre d'ordonnances. Ce travail de contrôle et d'analyses réalisé par la CNAS Annaba, unique en son genre depuis l'indépendance, a mis en relief une tendance à la hausse des dépenses destinées aux produits pharmaceutiques. Estimée à 3,75 %, elle est qualifiée d'insignifiante par les responsables de la CNAS. Dans leur approche de la question, ces derniers ont pris en considération l'augmentation du nombre d'assurés sociaux ainsi que les 28% représentant le taux national des dépenses du même type en 2004. Cet essai de la CNAS dans sa recherche des moyens pour réduire les dépenses a été qualifié de véritable réussite. D'où la décision de la direction générale de l'étendre à 14 autres wilayas. Pratiquement au rouge les précédentes années, les voyants de l'ensemble des interventions engagées dans la prise en charge des assurés sociaux de la wilaya de Annaba sont passés à l'orange. La généralisation décidée, pourrait à court terme davantage réduire la pression exercée les précédentes années sur le système de la santé dont, affirment les responsables de la CNAS, l'assurance maladie constitue l'un des grands succès collectifs. Principal animateur de ce coup d'essai transformé en coup de maître, M. Acheuk, directeur de la CNAS Annaba, en précise les contours lorsqu'il affirme : « La qualité des soins associée à une économie de santé est possible. Toutes deux sont synergiques et essentiellement complémentaires. L'implication de tous les acteurs de la santé, professionnels, malades et bailleurs de fonds dans la recherche et l'application d'une démarche qualité, alliera la satisfaction des besoins en qualité de soins et la maîtrise des coûts. C'est le résultat espéré et atteint par l'opération pilote que nous avons initiée ».A travers les propos de son représentant à Annaba qui a souligné que la collectivité est en droit d'attendre de son système de soins un très haut degré de qualité, c'est-à-dire une pratique toujours conforme à l'état des connaissances scientifiques et techniques et exécutées dans des conditions optimales de sécurité, c'est une autre stratégie que se prépare à appliquer la direction générale de la CNAS. Une stratégie apparemment entourée d'une grande confidentialité. L'objectif étant de permettre à cette institution de l'Etat de mieux maîtriser ses dépenses particulièrement en cette période de réforme de la santé avec la mise en application de la contractualisation dans les hôpitaux.