Le Brésil souhaite la signature d'un accord commercial entre l'Algérie et le Marché commun des pays d'Amérique Latine (Mercosur). Il est même possible d'entamer prochainement des négociations dans un premier temps sur la question des tarifs préférentiels devant aboutir, plus tard, à un marché de libre-échange entre les deux parties. Ce sont là les propos du ministre brésilien des Affaires étrangères, Celso Amorim, rapportés par l'agence brésilienne de presse Radiobras. Le chef de la diplomatie brésilienne a indiqué dans ce sens que «cette question a été évoquée avec les autorités algériennes lors de sa récente visite à Alger». Il faut noter, par ailleurs, que depuis un certain temps le Mercosur est très actif dans la région du Maghreb et Moyen-Orient, puisque des pourparlers sont en cours entre ce marché commun et des pays comme l'Egypte, le Maroc et les pays du Conseil de la coopération du Golfe (CCG) prévoyant la signature d'accords-cadres qui n'ont pas encore abouti à la signature d'accord. Pour le Brésil, il ne s'agit certes pas de faire cavalier seul, mais il semble bien déterminé à accroître ses échanges avec certains pays de la région, tels que l'Algérie, tout en développant plusieurs domaines de la coopération. C'est ainsi que, toujours selon l'agence brésilienne de presse, pendant sa visite à Alger, il y a quelques jours, M. Amorim est rentré au Brésil avec six accords signés en bonne et due forme avec notre voisin (trois dans le secteur de l'agriculture, deux dans la santé et un concernant les PME), Actualité oblige, le Brésil est notamment intéressé par les hydrocarbures, mais le pays souhaite un rééquilibrage de sa balance commerciale traditionnellement favorable à l'Algérie. En effet, pour les cinq premiers mois de 2008, le Brésil a importé de l'Algérie, essentiellement, du pétrole et d'autres produits dérivés et phosphate, pour une valeur de plus d'un milliard de dollars en raison notamment de la hausse des cours de pétrole. En revanche, même en évolution constante, les exportations du Brésil vers l'Algérie ne se sont élevées qu'à hauteur de 206 millions de dollars au cours de la même période, soit un énorme déficit de la balance commerciale entre les deux pays mais en faveur de notre pays. Ce qui explique la volonté du Brésil de rééquilibrer sa balance commerciale. C'est de bonne guerre. En tout cas, le Brésil recèle un savoir-faire dans plusieurs domaines et dont l'Algérie peut tirer profit. Il y a effectivement des possibilités pour renforcer le partenariat avec le Brésil dans le secteur agricole à travers des opportunités d'investissements, notamment dans les produits laitiers et animaliers. A noter, dans ce contexte, que les produits que l'Algérie importe du Brésil portent essentiellement sur le sucre (232,5 millions de dollars exportés vers l'Algérie en 2007), le lait en poudre (53 millions de dollars), les viandes (près de 23,7 millions de dollars) et le blé (11,5 millions de dollars).