La réforme dans le secteur des assurances prévoit une stimulation de l'activité, la sécurité financière des sociétés ainsi que la réorganisation de la supervision. En effet, le marché des assurances en Algérie est en forte progression, dopé par la multiplication des produits, et l'arrivée des sociétés étrangères telles que Cardif et Coface, lesquelles estiment que la libéralisation du marché des assurances est sur la bonne voie. Selon le Conseil national des assurances (CNA), la vente des contrats d'assurance est passée de 35,7 milliards de dinars (484,3 millions de dollars) en 2004 à 42,3 milliards de dinars (573,8 millions de dollars) en 2005, soit une progression remarquable de 16%. Au 1er et 2e trimestre 2006, le secteur a continué à enregistrer une évolution sensible de 9,2% (en comparaison avec la même période l'année dernière), ce qui représente un chiffre d'affaires de 22,8 milliards de dinars (309,5 millions de dollars). Ce sont les assurances automobiles qui réalisent la meilleure performance avec 14% d'augmentation. L'assurance automobile a gagné environ trois points sur les autres branches, passant de 40% en 2005 à 43% en 2006 du bilan total. Analysant ces chiffres, Abdelmadjid Messaoudi fera remarquer que le développement du crédit à la consommation en Algérie, en particulier automobile, continue d'être le facteur essentiel des augmentations enregistrées dans cette branche. La branche "assurance de personnes" s'est aussi distinguée par une nette progression (+16,4%) qui se justifie principalement par la souscription des contrats d'assurance-vie "remboursement crédit" exigée par les banques dans le cadre des crédits à la consommation. La branche IARD (assurance industrielle) a, par contre, connu une légère régression (-1,1%), due essentiellement à la non comptabilisation d'une partie des primes des contrats signés par Sonatrach, un des plus gros contributeurs durant le second trimestre. La branche des assurances des personnes a également enregistré une forte hausse avec un taux de progression de 16,4% par rapport à l'année dernière, en grande partie grâce à la performance des assurances-vies. En revanche, le poids de la branche agricole a baissé de 16% comparé à l'année dernière sur la même période. Une nouvelle loi a été introduite en début d'année qui modifie le texte de loi de 1995. La loi engage une politique libérale de nature à favoriser les investisseurs, et instaure une modernisation d'ensemble, qui dopera le secteur dans sa globalité, et en particulier les assurances aux particuliers et les assurances-vie. La branche des assurances aux particuliers, qui ne représente que 6 à 7% de la production globale du marché des assurances en Algérie, offre des perspectives d'évolution certaines. D'autre part, la nouvelle loi prévoie la mise en place d'une commission de surveillance afin d'encourager la modernisation du secteur et de superviser l'ensemble des opérations, pour le bienfait de l'assureur et de l'assuré. Selon Djamel Kassali, P-DG de la Compagnie algérienne d'assurance et de réassurance (CAAR), " l'entrée future de compagnies étrangères d'assurance soit en partenariats soit en succursales n'est qu'une question de temps. Ce sera une excellente nouvelle étape car non seulement ceci amènera un certain savoir-faire et une expertise à notre secteur mais ceci aura aussi pour effet d'accroître la concurrence et stimulera le secteur en améliorant la qualité des services et des produits. "