George Bush et José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, ont jugé lundi urgent que les Etats-Unis et l'Union européenne surmontent leurs divergences afin de débloquer les négociations sur la libéralisation du commerce international. "Nous avons parlé de l'importance pour l'Europe et les Etats-Unis de surmonter les divergences que nous avons lorsque nous abordons la question de Doha", a déclaré le président des Etats-Unis, s'adressant à la presse à l'issue de sa réunion en tête à tête pendant une heure avec Barroso. "Nous avons eu un très bon échange et nous avons donné des instructions à nos négociateurs pour proposer une solution dès que possible". Le président Bush a déclaré que les deux hommes étaient convenus de la nécessité pour les négociateurs européens et américains de résoudre les divergences qui ont mené à l'effondrement des pourparlers. "Nous reconnaissons tous deux que le meilleur moyen d'aider les nations pauvres est d'achever ce cycle de Doha et de favoriser la répartition des richesses", à travers "un commerce ouvert" et "juste". "Lors de cette rencontre, il y a eu des signes sans équivoque du président Bush attestant de sa volonté d'obtenir un accord dans le cadre de Doha (...). Nous ne devrions pas manquer cette occasion", a pour sa part déclaré Barroso. Jose Manuel Barroso a estimé que le moment était décisif pour les négociations du cycle de Doha sur la libéralisation des échanges mondiaux, à l'issue d'un entretien à Washington avec George W. Bush. "Il s'agira d'un signal très important pour la communauté internationale si nous montrons qu'il est possible d'avoir une approche globale du commerce et du développement", a déclaré M. Barroso après l'effondrement en juillet des discussions qui se sont heurtées à de profondes divergences sur la question des subventions agricoles. Le président de la Commission européenne a souligné qu'un échec des tentatives destinées à régler ces différends prochainement déboucherait probablement sur un retard de plusieurs années. Nous sommes vraiment à un moment clef, a-t-il dit après son entretien avec le chef de la Maison Blanche. Le dirigeant européen a estimé que les Etats-Unis et l'Union européenne se trouvaient à "une étape cruciale" des négociations et qu'il était urgent de clore les discussions. "Nous avons eu un échange très constructif et nous avons donné pour instruction à nos négociateurs de trouver des solutions aussi vite que possible. "Evidemment, il est important d'impliquer aussi les autres car c'est un accord global que nous essayons d'obtenir", a-t-il ajouté. Barroso et le commissaire européen au Commerce Peter Mandelson ont rencontré lundi des responsables américains pour tenter de relancer les négociations dans le cadre du cycle de Doha sur la libéralisation du commerce mondial. Elles sont suspendues depuis juillet en raison de désaccords persistants entre les grands blocs commerciaux, principalement sur le volet agricole. Mandelson a affirmé qu'il était impératif que les discussions progressent au premier trimestre 2007, faute de quoi la conclusion du cycle de Doha pourrait être reportée de plusieurs années. Il a estimé que les circonstances étaient plus favorables à l'obtention d'un accord car il existe aujourd'hui, selon lui, une plus grande convergence de vues et une meilleure compréhension entre les Etats-Unis et l'Union européenne. "Peut-être assistons-nous au début de quelque chose", a pour sa part estimé la déléguée américaine au Commerce Susan Schwab. Les négociations du cycle de Doha de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) entamé en 2001 ont échoué faute de compromis entre les principales puissances commerciales.