C'est connu, les métiers de l'artisanat ne se développent que dans un environnement touristique qui recèle une histoire et des repères historiques. Il ne faut pas s'étonner si dans quelques contrées, certains de ces métiers sans menacés de disparition pour absence de matières premières ou carrément de demandeurs de ces produits là qui sont généralement hors de prix.Dans la ville historique de Médéa, des efforts sont fournis actuellement pour booster ces métiers qui il y a quelques années avaient presque disparus de l'échiquier commercial. L'idée prodigieuse de la relance de cette activité dans l'ancienne ville romaine de Médéa est venue de la direction de la petite et moyenne entreprise. C'est ainsi qu'un plan de relance vient d'être élaboré par les services de cette direction. Motivé par " la réconciliation " des ménages avec le produit local, ce plan d'action s'articule, selon Kamel Kafi, premier responsable de la direction de la moyenne et petite entreprise autour de deux axes essentiels. Il s'agit en premier du volet équipement lequel se traduit par la création d'ateliers de fabrication et l'aménagement d'espaces de vente et de promotion, au niveau des régions qui jouissent d'une grande tradition dans ce domaine. Le second volet consiste à la mise en place de structures de formation et d'apprentissage couvrant une panoplie de métiers, englobant, à titre illustratif, la céramique d'art, le tissage, la fabrication du cuir, la broderie ou la bijouterie traditionnelle, dont l'encadrement sera assuré par des maîtres-artisans confirmés et des formateurs issus des centres de formation professionnelle spécialisés de la région. Dans cette lancée, ce même responsable a fait savoir qu'une maison de l'artisanat sera dans les prochains jours baptisée au niveau de cette même wilaya, gérée au début du 19ème siècle par le propre frère de l'Emir Abdelkader, le bey de Médéa. Autour de cette maison évolueront le gros des artisans et maîtres-artisans encore actifs. Cette structure sera dotée d'ateliers de fabrication et de formation, de galeries d'exposition, d'espaces réservés au commerce électronique (E-Commerce) et le Design, en sus de plusieurs points de vente. D'autres projets encore en maturation figurent parmi les solutions préconisées par les responsables de la direction de la petite et moyenne entreprise et de l'artisanat en vue d'impulser un nouveau souffle à ce secteur. Il s'agit, indique-t-on, du projet de réalisation de deux nouveaux espaces de l'artisanat, après celui d'El-Hamdania, localisés à Beni-Slimane, à l'Est, et à Boughezoul, à l'extrême sud de la wilaya, devant " capter " une partie des voyageurs transitant par ces deux principaux axes routiers qui traversent la région. Une troisième structure de dimension régionale figure dans le plan de déploiement, à court terme, tracé par cette direction, et qui concerne l'aménagement d'un grand marché de l'artisanat à Ksar-El-Boukhari, ville du sud de la wilaya, qui servira de " réceptacle " à toutes sortes de produits d'artisanat fabriqués localement. Il faut savoir que l'artisanat algérien qui englobe, à la fois la poterie, la céramique d'art, le tissage….s'est définitivement ouvert à l'universalité par sa vocation géographique à géométrie variable, la proximité de l'Europe, de l'Afrique noire et de l'Orient donnant à cette notion des spécificités qui nous proposent ainsi une grande randonnée colorée, chatoyante et bigarrée, irrésistible à plus d'un titre. Expression d'un art séculaire, l'artisanat algérien traduit une passion séculaire qui dépasse le mystique et le fantasmagorique pour se retrouver dans une dimension profondément humaine.