Parmi les métaux précieux, l'argent est l'un des moins chers, à moins de 18 dollars l'once sur le marché newyorkais. Une terne réputation qui masque une forme étincelante. En une année, son cours a progressé beaucoup plus rapidement que celui du métal jaune. Le rendement du métal blanc est de 20% contre 10% pour l'or seulement. La tendance du marché de l'argent étant totalement soumise à celle de l'or, cette performance reste bien encadrée. Lorsque la crainte de l'inflation ramène les investisseurs vers les métaux précieux comme c'est le cas en ce moment, l'argent en profite. L'embellie récente des cours s'explique d'ailleurs en grande partie par la forte demande émanant des investisseurs.Porté en ce moment par sa fonction de valeur refuge, l'argent a pourtant peu de chances de s'envoler au gré des foucades des spéculateurs, car l'évolution des cours est limitée d'une part par l'évolution de la demande industrielle, et d'autre part par la configuration atypique de son marché physique. L'offre minière est en grande partie dépendante des métaux de base comme le cuivre, le zinc et le plomb dont l'argent n'est qu'un sous-produit. Seulement le quart de la production provient de mines d'argent pur. Comme la production des métaux de base augmente, celle de l'argent suit, tandis que la demande industrielle pour ce métal précieux augmente également, mais plus lentement. La joaillerie représente encore le quart de la demande. La photo argentique plus que de 17%. Le déclin de ce secteur, déclenché par l'essor du numérique, a été compensé par de nouveaux débouchés industriels. L'usage de l'argent s'est répandu dans l'électro-ménager et la fabrication des semi-conducteurs, cette nouvelle demande absorbe la moitié de la consommation mondiale.Mais la menace d'une récession pourrait saper la demande et boucher l'horizon du marché de l'argent. Entre l'assaut des investisseurs et les doutes de l'industrie, le cours du métal précieux tangue, oscillant depuis peu entre 16 et 18 dollars l'once.Du côté des matières premières agricoles, le sucre est à surveiller de près. Le marché du sucre a renoué avec les sommets atteints au début de l'année. A New York, le contrat octobre a culminé à 13,89 cents la livre, tout près du pic de la fin février. La plupart des matières premières agricoles, portées par une vague de spéculation, surfaient alors à des niveaux historiquement élevés. Depuis, les céréales se sont repliés, et les produits tropicaux, café ou cacao, commencent à marquer le pas. Si le prix du sucre remonte, c'est à cause de sa forte proximité avec le pétrole, expliquent les investisseurs.