La rive sud de la Méditerranée dispose de ressources naturelles, culturelles et historiques, mais aussi de main-d'œuvre jeune. Ajouter à cela le positionnement stratégique à proximité de deux marchés majeurs (Europe et Golfe), et de disponibilité foncière favorable. C'est dans cette optique que l'investissement étranger devient une nécessité dans cette région, selon une étude publiée par le réseau Anima. Il est donc primordial de mettre aux normes internationales l'offre touristique locale, de définir des produits adaptés aux attentes du consommateur et aux tendances du marché, et cela permettra d'escompter des bénéfices importants. Parmi les effets directs, on note la contribution à l'équilibre de la balance des paiements à travers le flux d'IDE entrant pour la réalisation des projets et les devises étrangères apportées par les touristes. Alors que l'impact indirect porte sur le développement des infrastructures (transport, télécoms, la mise à niveau de l'offre locale connexe de services et biens de consommation. Toutefois, il faut s'attendre à des risques tout aussi importants à savoir une forte dépendance, car dans certaines économies de la région, le tourisme représente une part importante du PIB, il y a aussi le risque politique et la forte instabilité des flux. Il faut s'attendre également à un déséquilibre dans le partage de la valeur ajoutée et un pouvoir de marché disproportionné des tours opérateurs occidentaux. Les données MIPO (Mediteranean Investment Projects Observatory) font état que le secteur attire 9% des montants consacrés à la région: 245 projets depuis 2003 pour plus de 18 milliards d'euros investis. Ainsi, le tourisme est le secteur où les IDE sont les plus riches en emplois, la création moyenne d'emplois directs par projet est de l'ordre de 448 postes. Le Golfe est le principal émetteur d'IDE dans ce secteur depuis 2005, avec beaucoup de projets à venir, et un goût prononcé pour les très grandes réalisations. Le budget moyen annoncé par projet est passé de 128 à 420 millions d'euros entre 2005 et 2006. Les investisseurs français (44 projets depuis 2003) sont les plus actifs parmi les Européens, mais ce sont les Espagnols (2,8 MD d'EUR) et les Belges (1,4 MD) qui détiennent les portefeuilles de projets les plus importants.A noter que tous les pays Meda captent des projets touristiques de grande envergure. Des investissements colossaux sont enregistrés au Maroc et en Egypte. On affirme que tous les grands opérateurs sont présents et sont composés en deux catégories les serial investors qui regroupent Accor (21 entrées), Emaar (EAU, 9), Nesco (A.saoudite, 9),Carlson-Radisson (USA, 9), Kharafi, Fadesa, Rotana, Kempinski, Barcelo, Four Seasons, Club Méditerranée, Al Habtoor, InterContinental, Starwood, TUI, Bin Laden, Hilton, Marriot, etc. Quant à la seconde catégorie, elle concerne les mégalomanes qui réunit Dubai Holding (portefeuille 3 MD EUR), Fadesa (1,9 MD), Dubai International Properties (1,6 MD), Emaar (1,5 MD), Damac (1,3MD), Al Hokair (1,2 MD), Gulf Finance House (1,2 MD), Majid Al Futtaim (1 MD), etc. En conclusion, l'étude stipule que l'avenir est dans la qualité, le sur-mesure, et dans la différenciation. Plusieurs facteurs (coût de l'énergie, goûts des consommateurs, temps de séjour raccourcis) vont faire évoluer la demande vers un tourisme de proximité, plus écologique, plus diversifié, basé sur la rencontre avec des habitants ou des cultures et non plus sur le tourisme balnéaire estival standardisé.