Des camions portants des maquettes représentants les signes culturels des pays du monde arabe, accompagnés de troupes folkloriques, ont sillonnés jeudi les boulevards Zirout-Youcef et Ernesto "Che" Guevara de la capitale Alger, en signe du commencement de la manifestation "Alger, capitale de la culture arabe 2007". Les boulevards Zirout-Youcef et "Che" Guevara, longeant la façade maritime de la capitale, se sont avérés exigus pour contenir les milliers de spectateurs venus regarder le défilé d'ouverture de cette manifestation culturelle. C'était un jeudi particulier, ensoleillé, qui a vu Alger renouer avec la le climat de liesse, dont elle commence à s'accommoder depuis le début du millénaire. "Ce défilé marque un tournant important dans la vie culturelle de la capitale, qui réapprend à s'accommoder avec le climat des fêtes", a souligné un artiste qui se trouvait sur les lieux. Les habitants de la capitale ont découvert Alger, une ville légendaire pour ces lumières méditerranéennes, transformée complètement par les couleurs charriées par les troupes folkloriques venues de la majorité des pays arabes. Une kyrielle de troupes folkloriques venues des quatre coins de l'Algérie ont également été du rendez-vous, palliant aux quelques absences et donnant une idée sur la richesse folklorique de ce pays de l'Afrique du Nord. La maquette d'une petite mosquée algéroise de style mauresque, portée sur un camion, a ouvert le défilé, après le passage d'une troupe musicale de la Garde républicaine, devant la tribune officielle, où il y avait le corps diplomatique arabe et des représentants du gouvernement algérien, à leur tête le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, la ministre de la Culture, Khalida Toumi et le ministre du Tourisme, Noureddine Moussa. Conduite par une troupe de chants mystiques "Aïssaoua", venue de Mostaganem, c'est le camion transportant la maquette de la "Kaâba", introduisant l'Arabie Saoudite, qui abrite les principaux lieux saints de l'islam, la religion d'Etat d'un grand nombre des pays arabes, qui a ouvert la voie au reste des carrés représentants l'ensemble des pays arabes. La femme arabe a marqué sa présence avec force, en déroulant des danses, aussi variées que différentes, devant le regard émerveillé des passants qui se sont agglutinés depuis le boulevard Zirout-Youcef au Bastion 23, situé près de la place des Martyrs. L'imzad des Touareg du Tassili a côtoyé la Zorna de la troupe des Derviches tourneurs, venue représenter le folklore du pays des Pharaons, attestant de "l'authenticité des cultures de ces pays" depuis des millénaires. La danse du couteau célèbre en Syrie a également contrasté avec l'odeur du baroud, généré par les fusils traditionnels du M'zab et de Gourara d'Algérie. Entre les cultures sédentaires du la rive sud du bassin méditerranéen, une aire essentielle de la civilisation arabo-musulmane, et celles issues des tribus nomades du monde arabe, Alger n'a pas fait de distinction, tant le défilé était dédié à la paix et la joie. Hier, une cérémonie populaire a été organisée à l'occasion des festivités commémorant la fête traditionnelle de Yennayer, jour de l'an berbère, qui est célébré le 12 janvier de chaque année. La cérémonie qui s'est déroulée en présence de M. Noureddine Yazid Zerhouni, ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, et de Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture, a été marquée par un spectacle reflétant les traditions marquant cette fête légendaire. Le cortège populaire, après avoir dégusté les plats traditionnels marquant cette fête ancestrale, s'est dirigé à pied jusqu'au Palais du Pacha, en empruntant les ruelles de la Casbah. Sur place, des jeunes et moins jeunes ont donné libre cours à leur joie au rythme de la zorna. A cette occasion, Mme Toumi a indiqué que la célébration de Yennayer constitue une "valorisation de notre patrimoine culturel", d'autant plus, a-t-elle ajouté, que cette célébration coïncide avec la tenue d'un "événement grandiose" en Algérie, à savoir "Alger, capitale de la culture arabe". Pour sa part, M. Zerhouni a souligné, dans une déclaration à la presse, que cette manifestation culturelle "constitue la preuve que dans notre société, il y a la volonté et la détermination de préserver notre identité culturelle".