Suite à une campagne d'inspection menée par les services du ministère de la Santé, plusieurs pharmacies ont été soumises à fermeture sans que l'Ordre national des pharmaciens ne soit saisi. Une mesure qui, selon le vice-président de l'Ordre national des pharmaciens, est nécessaire mais qui doit être encadrée en fonction de la réglementation. En effet, il faut préciser que si la corporation des vendeurs de médicaments salue le principe d'inspection, elle conteste tout de même la forme avec laquelle l'opération a été menée. “On demande des explications”, a clamé Rafik Ben Ahmed, tout en expliquant que l'inspection devrait être normalement encadrée par des lois et règlement. Il y a la loi de 2004 sur l'inspection qui prévoit que le pharmacien inspecteur dépose un procès-verbal au niveau de l'officine pour signaler toute anomalie relevant de la déontologie avec comme référence les textes réglementaires qui ont été violés. Cependant, ce qui se passe sur le terrain, actuellement, est que cette inspection a complètement ignoré le rôle attribué à l'Ordre national des pharmaciens. Dans le même contexte, Rafik Ben Ahmed estime, par ailleurs, que les autorités devraient saisir l'Ordre national des pharmaciens pour leur signaler les lacunes relevées, du moins au niveau déontologique. En d'autres termes, le non respect des formes administratives, à savoir l'absence de procès-verbal ou de références réglementaires, les fautes déontologiques de présence ou d'absence ainsi que le mauvais suivi de la pharmacie, toutes ces lacunes, selon lui, relèvent des prérogatives de l'Ordre. “Pour aller au bout de la procédure, au point de baisser rideau sur plusieurs pharmacies, sans se donner la peine de suivre les diagrammes tout en niant la présence de l'Ordre national des pharmaciens, ça ne peut être que regrettable”, a-t-il estimé. Il faut dire que cette mesure, n'est qu'un indicateur de plus qui s'ajoute à cette panoplie d'indices marquant l'anarchie dans laquelle ce secteur s'est engouffré depuis des années. Entre pénurie de médicaments et le non-respect de la réglementation, les autorités publiques sont appelées à s'impliquer dans la régulation du marché du médicament tout en assurant le rôle d'arbitre. A ce titre, ce dernier doit prendre toutes les précautions nécessaires à la sécurité des approvisionnements. Sur ce point précis, l'Ordre des pharmaciens avait déploré, auparavant, les insuffisances dans la transparence du dispositif de fixation des prix. Pour les produits génériques M. Lotfi Benbahmed, président de l'Ordre des pharmaciens avait affirmé, à ce sujet, que l'Algérie doit encourager davantage la production locale et l'importation du générique afin que cela puisse avoir un impact sur la consommation globale et générer les économies escomptées.