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L'ultime adieu au cinéaste prodigieux
Le cinéaste égyptien Youssef Chahine inhumé hier à Alexandrie, sa ville natale
Publié dans Le Maghreb le 29 - 07 - 2008


La dépouille mortelle du géant du cinéma arabe, Youssef Chahine a été mise dans le caveau familial à Alexandrie, sa ville natale qu'il a narrée jusqu'au dernier globule rouge à travers sa trilogie, “ “Alexandrie Pourquoi? “ Alexandrie encore et toujours ”, “ Alexandrie New York ”, hier dans l'après midi.La cérémonie funéraire du réalisateur s'était déroulée hier à la cathédrale grecque-catholique du Caire. Le cinéaste égyptien est décédé dimanche dernier à l'aube à l'hôpital militaire de la banlieue du Caire, suite à une hémorragie cérébrale qui l'a plongé dans le coma durant six semaines. “Au revoir Chahine ”, saluait dimanche la télévision publique dans un bandeau, après avoir annoncé la mort du dernier monstre sacré des cinéastes égyptiens.Grand ami des cinéastes algériens et de l'Algérie, Youssef Chahine a séjourné plusieurs fois à Alger et notamment à Annaba à l'époque où subsistait encore le fameux festival international du cinéma. Fondamentalement tourné vers la modernité, Chahine n'aimait pas les fioritures et les fanatismes de tous bords, ce qui lui avait valu des diatribes avec le régime de Hosni Moubarek. La quarantaine de films et documentaires qu'il avait signés durant sa carrière entamée à 23 ans avec “Baba Amin” étaient pour la plupart coproduits par la France, et certains de ces films comme “ Le moineau ” ou encore “Alexandrie Pourquoi ?” furent financés par l'Algérie. Sa sympathie pour le pays et ses relations privilégiées avec nos cinéastes iront jusqu'à faire tourner quelques uns de nos acteurs comme Sid Ali Kouiret dans “Le retour de l'enfant prodigue.” Juste après l'annonce de la nouvelle de sa mort un de ses compères, le cinéaste algérien Ahmed Rachdi, auteur de “ L'opium et le bâton ” lui a rendu hommage à travers un texte qui mesure toute la peine qu‘a due avoir le réalisateur après le trépas d'un frère de combat : “ Il n'est pas mort Youssef, les poètes ne meurent pas. Ils s'éclipsent comme le font les astres ou les destins, juste pour une éternité sabbatique. Jo, ne nous fais pas le coup de celui qui, théâtralement, tire sa révérence sous les tumultes et attend les rappels pour ameuter les grâces, les indulgences, voire les amnisties. Il quitte la scène au milieu de la nuit, profitant d'une extinction provisoire des feux de la rampe, spoliant ceux qui l'aiment des cérémonies d'adieux qui apostillent l'inévitable ambiguïté des comportements humains. Travestir la mort, c'est trahir la vie, nous dit Youssef Chahine dans ses derniers soupirs, ses ultimes gémissements, nous fournissant, comme à son habitude, l'occasion d'écouter, d'interpréter ses silences. Il aurait probablement dit quelque chose si on l'avait imploré. Il l'aurait dit entre sourire et délectation, caresses et coup de griffes, n'évitant jamais les précautions oratoires. Peut-être aurait-il notifié, et soudain tout flambe, que pour lui l'entreprise d'écrire, de dire, de filmer est l'aventure à fond perdu des hommes au geste entravé mais au verbe libre. Il l'aurait dit dans plusieurs langues (dont une qu'il a inventée : le franglarabe) qu'il rendait supportable, comme s'il s'ingéniait à recoller les mêmes morceaux d'un vase brisé. Jo, tu seras toujours là, dans un coin de notre cœur ”.Lors de ses séjours en Algérie, le défunt s'entretenait en toute sobriété avec les cinéphiles leur prodiguant sa passion pour le cinéma et ces idées contre le monde à deux vitesses. Libre comme le vent, Chahine a choqué tout en séduisant par son réalisme visuel qui lui a valu la consécration éternelle dans toutes les arènes du monde.Ceux qui ont tourné sous sa direction, ou à ses côtés, car sa vocation première était d'être acteur, le décrivent comme une “ personnalité mythique du cinéma arabe ”, a dit l'actrice égyptienne Yosra. “ C'était l'un des cinéastes les plus importants du monde, et pas seulement du monde arabe ”, a affirmé un autre acteur égyptien, Nour Al-Chérif.Chahine était une véritable “ école du cinéma égyptien ”, a pour sa part estimé le critique de cinéma Kamal Ramzi. Le réalisateur, scénariste et producteur, né en 1926, avait obtenu en 1997 le Prix du cinquantième anniversaire du Festival de Cannes pour l'ensemble de son œuvre.Parmi ses films les plus connus figurent “ Le Destin ” (1987), une dénonciation du fanatisme, ainsi que “ La Terre ” (1969) considéré comme son chef d'œuvre et “ Alexandrie, Pourquoi ?” (1978), premier volet d'une trilogie autobiographique. Très critique envers le régime égyptien, son dernier film, “ Le chaos ”, coréalisé avec Khaled Youssef en 2007 et qui dépeignait la corruption et la torture en Egypte, ne remporta pas le succès qu'il escomptait dans son pays ni à l'étranger. Repose en paix prodigieux monstre !

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