Après avoir critiqué la politique de privatisation et d'investissement, lors de son discours devant les élus locaux, le président de la République passe à l'acte. Une révision des politiques initiées dans ce sens est attendue très prochainement. Dans ce cadre, le gouvernement a ouvert des ateliers de travail, à l'issue d'une réunion du conseil des participations de l'Etat tenu cette semaine, lors de laquelle il a été décidé de lancer une réflexion portant sur la politique de privatisation et de l'investissement. C'est ce qu'a révélé, hier, le ministre de la Communication, M. Abderrachid Boukerzaza. Soulignant que cette réflexion a été décidée suite aux directives du chef de l'Etat, M. Boukerzaza a révélé qu'il s'agit d'une révision et non d'une renonciation. Dans ce contexte, il a expliqué qu'il a été décidé de prendre un ensemble de mesures concernant la finalisation d'un nombre de projets d'investissement arabes, lesquels son en voie de finalisation. A ce titre, il a expliqué qu'il s'agit des investissements émiratis, ajoutant que le gouvernement algérien a le droit de réviser, de corriger et de soutenir toute politique, tout en préservant les intérêts du pays. En outre, le gouvernement a entamé l'opération de mise en place des mesures concernant l'usage du droit de l'Etat algérien portant sur la récupération des parts de marché en cas de transfert d'investissements par les investisseurs. Et enfin, il a été décidé de réguler le mode et les conditions de transfert des capitaux en se basant sur les normes internationales et la législation algérienne. M. Boukerzaza a expliqué, également, qu'il y a des critiques et il y a une décision de révision par rapport à la politique de privatisation et d'investissement. Il ajoutera que le chef de l'Etat n'a visé personne, ni un investisseur en particulier, lors de son discours devant les élus. Le ministre a précisé que c'était une autocritique, tout en constatant quelques lacunes perçues lors de l'application de la politique d'investissement. Selon le ministre, c'est du courage de la part du président de la République que de reconnaître les erreurs commises dans l'application des différentes politiques, notamment en ce qui concerne le transfert des capitaux et le transfert des investissements. Dans ce contexte, le ministre a essayé de justifier les lacunes dans la gestion de la privatisation et de l'investissement par la position faible qu'avait l'Algérie lors des années noires, où elle ne cherchait qu'à récupérer sa place et attirer les investisseurs. Maintenant que la paix et la stabilité ont été retrouvées, l'Algérie a le droit de réviser certaines décisions afin de préserver les intérêts nationaux sans que cela ne soit contradictoire avec l'économie de marché, ajoutant qu'il y a eu même confusion entre la privatisation et le partenariat. En outre, le conseil de gouvernement tenu hier a adopté l'avant-projet de loi modifiant et complétant l'ordonnance n°66-156 du 8 juin 1966 portant code pénal présentée par le ministre de la Justice, garde des Sceaux. Il s'agit de nouvelles mesures relatives au remplacement de l'emprisonnement d'une durée de 18 mois par le travail d'utilité publique. Des mesures portent aussi sur l'incrimination du trafic des personnes et des organes, les actions relatives au non respect de la législation concernant le déplacement en dehors du pays et autres mesures relatives aux mineurs. Par ailleurs, il était question du secteur de l'eau. Ainsi, le conseil de gouvernement a examiné le projet de décret exécutif fixant les modalités d'organisation du système de gestion intégrée de l'information sur l'eau, le projet de décret exécutif portant déclaration d'utilité publique de l'opération relative à la construction du barrage Tagharist, dans la commune de Yabous, dans la wilaya de Khenchela, et le projet de décret exécutif portant déclaration d'utilité publique de l'opération relative à la réalisation de la ville nouvelle de Bouinan. Le conseil de gouvernement a également adopté un projet de décret exécutif portant déclaration d'utilité publique de l'opération relative à la réalisation de la ville nouvelle de Sidi Abdellah, un projet de décret exécutif portant création de la conférence nationale et des conférences régionales de la formation professionnels et fixant leurs attributions, leurs compositions et leurs fonctionnements, un projet de décret exécutif fixant le statut type des instituts d'enseignement professionnel, et un projet de décret exécutif fixant les conditions de création, d'organisation et de fonctionnement des centres de regroupement et de préparation de l'élite sportive. Le conseil de gouvernement a enfin entendu une communication de la ministre déléguée chargée de la Famille et à la Condition féminine portant sur l'Intégration économique et sociale de la femme.