Prés de 95 % de la production de sardines de la wilaya d'El Tarf sont vendus à des mandataires hors de cette contrée, se répercutant négativement sur sa disponibilité au niveau du marché local, a appris l'APS auprès du directeur de la pêche de cette wilaya. Malgré le prix jugé assez abordable d'un casier de sardines de 22 kgs, qui est cédé en moyenne à 350 DA, l'indisponibilité du produit s'est répercutée sur son prix de vente au détail qui oscille entre 70 et 100 DA, a-t -on relevé. Ces prix sont justifiés par l'absence d'une halle à marais par laquelle doit transiter le produit de mer. Cela peut donner une idée précise sur la commercialisation du poisson et aider l'administration de tutelle à avoir des données précises sur les mareyeurs. Mais ce n'est pas l'unique raison qui fait que ce poisson ne soit pas à la portée de tous. D'autres facteurs sont également à l'origine de la pénurie et de la hausse du prix de la sardine. En plus, cet état de fait n'est pas spécifique à la wilaya d'El Tarf, plusieurs autres régions connaissent le même scénario dans la mesure où la sardine est cédée à 200 voire 250 DA le kilo. Un prix qui reste trop élevé et ce, sur l'ensemble du territoire national. Pour le responsable de la pêche de la wilaya d'El Tarf, la sardine pêchée est de petit calibre et les quantités livrées localement ne peuvent être écoulées facilement comme ce fut le cas ces dernières années. Assimilant la situation de mévente à une surproduction, les marins n'hésitent plus à jeter d'importantes quantités en mer afin de maintenir le prix élevé au détriment d'une demande qui se fait de plus en plus forte, notamment avec l'arrivée en masse des vacanciers. Autrement dit, on ne veut pas qu'il y ait surproduction pour que les prix ne baissent pas. Une pratique digne des barons de la spéculation. Pour ceux qui ne versent pas dans ce genre de pratique, on s'organise du mieux qu'on peut. Avec 42 sardiniers, et pour éviter une mévente, les patrons de pêche s'organisent et tracent un programme pour partir pêcher à tour de rôle. Le directeur de la pêche d'El Tarf a souligné, par ailleurs, que la production du petit pélagique durant le premier semestre 2008, a atteint 1 800 tonnes, soit 60% des objectifs arrêtés pour toute l'année et qui ont été fixés à 3 500 tonnes. Ainsi, Les prix élevés de la sardine en Algérie restent injustifiés. C'est le moins que l'on puisse dire au vu des importantes ressources halieutiques dont dispose le pays. L'arrivée du plan de soutien à la relance économique dont a bénéficié le secteur de la pêche aurait pourtant pu produire un effet positif, avec les nouveaux achats et le soutien aux professionnels et opérateurs économiques pour l'acquisition des métiers. Les professionnels sont en train de se doter d'une flottille de 25 m et de 38 m de long pour aller pêcher au large, a-t-on assuré du côté du département de Smaïl Mimoune. Sur le terrain, la réalité est tout autre.