Dans son premier rapport sur ce thème, l'Organisation arabe du travail annonce que le taux dans la région est le plus élevé du monde avec plus de 17 millions d'individus sans emploi. " Les chiffres du chômage dans les pays arabes sont inquiétants et risquent de menacer l'avenir de la région. C'est un défi de taille auquel les gouvernements arabes devraient accorder bien plus d'importance ", a lancé Amr Moussa, le secrétaire général de la Ligue arabe, à l'occasion de la publication la semaine dernière du rapport intitulé Emploi et chômage dans les pays arabes, par l'Organisation arabe du travail, dépendante de la Ligue arabe. Ce rapport, le premier du genre, dresse un bilan de la situation actuelle du chômage dans la région arabe, ses causes et les solutions possibles. D'après lui, le taux de chômage dans la région arabe est le plus élevé du monde. Son taux a atteint 14 % en 2005, soit le double des taux internationaux, avec une augmentation annuelle de 3 %. " Le chômage des jeunes dépasse en moyenne les 25 % dans certains pays arabes pour s'élever à 54 % dans d'autres ", souligne le rapport. Il justifie cette situation désastreuse par le déséquilibre entre l'offre et la demande sur le marché de l'emploi et par un manque de qualification de la main-d'œuvre arabe, conséquence de la détérioration du niveau de l'éducation. " La demande de main-d'œuvre arabe est inférieure à celle d'autres pays comme ceux d'Asie, à cause du faible niveau d'éducation dans le monde arabe. Les gouvernements arabes et le secteur privé doivent donner la priorité à l'éducation et à la formation de leurs citoyens ", explique Monseir Wassef, président du Centre national pour les ressources humaines en Jordanie, ajoutant que la hausse des dépenses sur l'enseignement et la recherche scientifique représente un vrai défi pour les pays arabes. D'après le rapport, la part des dépenses sur l'éducation dans le PIB varie entre 1,3 % (Emirats arabes unis) et 9,3 % (Yémen). Quant aux dépenses sur les recherches dans les pays arabes, elles ne représentent que 0,2 % seulement du PIB contre un taux mondial de 1,7 %. Le recul de la capacité du secteur public à créer de nouveaux emplois a participé à l'augmentation considérable du taux de chômage dans la région. Alors qu'il y a une dizaine d'années, le secteur public était le principal employeur dans la majorité des pays arabes. Actuellement, il absorbe en moyenne le tiers de la main-d'œuvre arabe.Le rapport note en outre que les gouvernements arabes ont participé à la création de plus de 3 millions nouveaux emplois par an pour les jeunes. Il s'agit notamment de programmes d'emplois proposés par le Fonds social de développement en Egypte et de la création du programme national pour la lutte contre le chômage en Syrie.Des efforts que le rapport félicite mais juge insuffisants pour résoudre le problème de l'emploi. Et cela avec l'existence de plus de 17 millions de chômeurs au moment où les pays arabes accueillent plus de 12 millions d'employés étrangers qualifiés. " Pour apaiser ce fardeau, plus de 70 milliards de dollars doivent être injectés pour créer 4 millions d'emplois dans la région ", recommande le rapport. Mais Ahmad Al-Laqqani, président de l'Organisation arabe du travail insiste sur l'importance de la coopération arabe en unifiant les critères et normes d'emplois et invite le secteur privé à maximiser son rôle dans ce domaine.