Le taux de chômage dans le monde arabe pourrait connaître un rebond, selon les participants au forum arabe sur le développement et l'emploi tenu samedi dernier à Doha. En effet, la crise financière pourrait toucher la main-d'œuvre dans le monde arabe notamment en Algérie en dépit de la tendance baissière du taux de chômage ces deux dernières années. Il y a lieu de souligner que le taux est de 11,8% (2007), selon les chiffres du CNES. Selon lui, ce taux pourrait être ramené à moins de 10% en 2010. Mais l'optimisme du CNES, qui précise que le taux de chômage demeure à un «niveau élevé» chez les jeunes malgré un recul de «28,5% en 1999 à 11,8% en 2007», prend-il en considération la crise financière actuelle ? Car malgré les assurances des autorités et en l'absence d'analyses et d'études d'impact, des spécialistes émettent un signal d'alarme. «Nous devons nous employer à saisir la portée de l'impact sur le développement et sur le marché de l'emploi dans le monde arabe, de la crise qui secoue le monde et ébranle les marchés financiers», a préconisé le directeur général de l'Organisation arabe du travail, Ahmed Luqman. Ce dernier a expliqué devant une vingtaine de ministres arabes que «la nation arabe ne pourrait qu'être en danger, avec un taux de chômage élevé qui frappe nos pays depuis deux décennies». «Outre 17 millions de chômeurs, les pays arabes sont tenus de créer 4 millions d'emplois chaque année pour les jeunes qui arrivent sur le marché du travail», poursuit l'orateur. «Le taux de chômage est en moyenne de 15%» dans le monde arabe, a précisé le chef du bureau régional du Programme de l'ONU pour le développement (PNUD), Mme Amat Al Alim Alsoswa. Ce taux atteint jusqu'à 40% pour les jeunes âgés de 15 à 24 ans, dont le nombre est de 66 millions sur une population totale de 317 millions ; un tiers est âgé de moins de 14 ans, a-t-elle expliqué. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a estimé, pour sa part, que l'acuité du chômage «constitue un énorme défi pour les pays arabes et leurs économies, voire pour leur stabilité en raison des retombées de la crise mondiale et du risque de récession économique dans le monde». Les résultats du forum de deux jours seront soumis au sommet économique arabe, prévu en janvier 2009 à Koweït et qui sera axé sur la recherche de moyens de lutte contre la pauvreté et le chômage. S. B.