Yasser Arafat qui s'est éteint le 11 novembre 2004 dans un hôpital de la région parisienne est l'objet d'un véritable culte dans les territoires palestiniens nostalgique de leur leader historique, symbole de la lutte pour leur indépendance Une première cérémonie a eu lieu vendredi à Bethléem organisé par le Fatah, le parti de Yasser Arafat, dirigé par son successeur le président palestinien Mahmoud Abbas. La commémoration officielle a eu lieu hier matin à Ramallah à la Moukata, le siège de l'Autorité palestinienne. Une commémoration marquée par l'indignation soulevée par les massacres dont été victimes les civils palestiniens à Beit Hanoun. Dans ce contexte le Conseil de sécurité des Nations unies devait procéder hier soir au vote sur une résolution soutenue par les pays arabes condamnant l'offensive israélienne dans la Bande de Gaza et exigeant un retrait de Tsahal. Les membres du Conseil se sont rencontrés vendredi pour discuter de la résolution, qui a été quelque peu atténuée par rapport à une version circulée cette semaine. Son adoption n'était cependant pas garantie, certains membres s'inquiétant du ton du texte, a déclaré ce diplomate, qui s'exprimait sous couvert d'anonymat, les tractations n'étant pas encore arrivées à leur terme. Cet été, les Etats-Unis avaient opposé leur veto à une résolution exigeant la fin de l'incursion israélienne à Gaza, lancée en juin suite à l'enlèvement d'un soldat par des militants palestiniens. Il s'agissait du premier veto au Conseil depuis près de deux ans. Les Palestiniens ont dénoncé cette semaine le silence des Nations unies sur les opérations militaires israéliennes, et les appels à l'action du Conseil se sont faits plus pressants suite à la bavure de Tsahal mercredi, lorsque 19 civils sont morts sous des tirs d'obus à Beit Hanoun. Israël a exprimé ses regrets pour l'incident, invoquant une erreur technique, mais a déclaré que les opérations continueraient tant que les militants palestiniens procéderaient à des tirs de roquettes visant l'Etat hébreu. Le projet de résolution présenté par le Qatar au nom de plusieurs pays arabes, qui sera soumis au vote samedi, appelle à l'arrêt des opérations et au retrait des troupes israéliennes de Gaza. Il demande également à l'Autorité palestinienne de prendre des mesures pour faire cesser la violence, et notamment les tirs de roquettes. Par ailleurs, le Premier ministre palestinien membre du Hamas Ismaïl Haniyeh a évoqué publiquement vendredi la possibilité de quitter le pouvoir en échange d'une levée du blocus économique occidental imposé au gouvernement palestinien du Hamas. "Les Etats-Unis, les Européens et d'autres dans la région ont affirmé qu'un accord était une bonne chose, mais qu'il ne permettrait pas de lever le blocus (imposé aux Palestiniens) sans un changement du Premier ministre Haniyeh. S'il y a dans la balance d'un côté le blocus et de l'autre moi-même, nous devons lever le blocus et faire cesser les souffrances des Palestiniens", a-t-il dit, lors d'un prêche dans une mosquée de Gaza. M. Haniyeh a fait ses déclarations alors que les discussions entre le président palestinien Mahmoud Abbas et les islamistes du Hamas sur un gouvernement d'union ont progressé et qu'un accord aurait même été conclu sur l'identité du futur Premier ministre. "Les négociations et les rencontres entre le président et moi-même ont été fructueuses. Nous nous sommes mis d'accord sur les bases en vue de la formation d'un gouvernement d'union nationale", a affirmé M. Haniyeh.