Le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale établie à l'étranger a entamé la préparation du projet de création d'un conseil supérieur de la communauté algérienne à l'étranger, a déclaré M. Ould Abbès lors d'une audience, à Alger, accordée aux compétences algériennes établies à l'étranger. Il s'agit d'un nouveau programme d'action pour la préservation des droits de la communauté algérienne à l'étranger. Cet intérêt manifesté par les autorités publiques vis-à-vis de cette communauté qui constitue 5 millions d'Algériens établis à l'étranger, est expliqué, selon certains observateurs, par le fait que cette communauté est perçue comme un gisement inépuisable en expérience et une source de devises pour le Trésor public. D'ailleurs, le ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale établie à l'étranger, n'a pas caché cet intérêt en soulignant que cette communauté représente une richesse importante qu'il faut encourager et associer au développement du pays. Il a affirmé que le programme vise aussi à tirer profit de l'expérience de l'élite algérienne à l'étranger dans les différents domaines de développement. A souligner que quelque 900 000 Algériens vivant à l'étranger sont attendus en Algérie pour la saison estivale 2008 et pour lesquels 19 espaces d'accueil et d'accompagnement ont été aménagés au niveau des ports et aéroports pour les accueillir. Un programme, d'un montant global de 100 millions de DA, intitulé "bienvenue au pays", a été également lancé.Il faut dire qu'en dehors de l'expérience et du savoir, le volet finances accapare, à lui seul, une part non négligeable du débat engagé en Algérie et qui revient à la surface ces derniers mois. Cependant, et comparativement à d'autres pays, les migrants algériens ne rapatrient pas les sommes réellement générées. A titre d'exemple, les Algériens résidant en France ont transféré de 2001 à 2004 des sommes variant entre 282 et 287 millions d'euros annuellement, selon une estimation de la Banque européenne d'investissement (BEI), au moment où des spécialistes évoquent des sommes beaucoup plus importantes transférées ces dernières années informellement. Le colloque sur la communauté algérienne établie à l'étranger, tenu récemment à Alger, a dévoilé l'augmentation importante des sommes transférées. Les données fournies par la Banque mondiale, en 2007, confirment cette hausse. A ce titre, on note qu'entre 1976-1986 , il a été enregistré des transferts faibles et stables, puis, entre 1987 et 2000, il y a eu une légère hausse, et depuis 2001, la Banque mondiale a enregistré une hausse accélérée. Ce qui s'explique en partie par l'augmentation du nombre de migrants -1,3 million d'Algériens uniquement en France - mais aussi par l'amélioration de la situation de la communauté ces dernières années. On parle de quelque 2,8 milliards de dollars transférés chaque année par notre communauté. Lors de ce colloque, le sujet de l'apport financier des migrants algériens a refait surface. A ce titre, M. Saïb Musette, expert des phénomènes migratoires, a expliqué que "le canal informel reste la voie privilégiée des migrants algériens pour les transferts avant le retour". Dans une enquête réalisée en France par le cabinet HEC Junior Conseil, il a dévoilé que l'investissement est un moyen qui lie la communauté au pays d'origine, effectué à travers des transferts d'argent pour 22% des interrogés. Si 40% des répondants sont déjà propriétaires de biens immobiliers dans leur pays d'origine, affirme l'enquête, 32% ont l'intention d'en acquérir. Ce qui conforte l'idée selon laquelle le transfert d'argent et l'immobilier constituent toujours la principale forme d'investissement. L'Algérie qui cherche toujours à booster l'investissement, peut trouver en sa diaspora des acteurs qui pourront jouer un rôle dans la nouvelle dynamisation de développement économique du pays. D'autant que la communauté d'affaires établie à l'étranger est estimée à quelque 95 000 chefs d'entreprise et plusieurs d'entre eux ont manifesté le désir de contribuer au développement du pays. Parmi eux, il est recensé de grandes compétences managériales dans des secteurs de pointe et de haute technologie dont a besoin précisément le pays.