La crise financière continue à peser sur le bilan des établissements bancaires qui doivent sans cesse revoir à la baisse la valeur de leurs produits financiers vénéneux liés au crédit immobilier à risque "subprime".Toujours empêtrées dans la tourmente des marchés financiers, les banques européennes vont désormais subir le contre-coup du ralentissement économique, dont les premiers signes devraient apparaître dans leurs résultats publiés à partir de la semaine prochaine.C'est la Société Générale et BNP Paribas qui ouvrent le bal, aujourd'hui et demain , avant Natixis et Crédit Agricole à la fin du mois.Les analystes s'attendent, une fois encore à voir les bénéfices chuter au 2e trimestre d'un tiers, à 1,5 milliard d'euros pour BNP Paribas, et de près de 60% à 720 millions pour Société Générale.Aussi, le compte à rebours de l'explosion finale de la bulle du crédit est bien entamé, la volatilité en témoigneL'argent que les établissements financiers se prêtent entre eux, le plus souvent sous la forme d'échange de “ produits structurés ”, est au point mort depuis un an : il y a désormais pénurie de liquidités au lieu de la surabondance qui encourageait les montages les plus audacieux.Pour les hedge funds spécialisés dans les produits structurés et autres dérivés de taux d'intérêt, l'année 2008 devrait se terminer par un carnage. Le législateur américain joue au pompier pyromane en cherchant à rendre la situation comptable des banques plus “ transparente ”.En effet, les banques américaines se retrouvent contraintes de faire apparaître la totalité des pertes potentielles auxquelles elles se trouvent exposées, et pas seulement celles qui devraient être provisionnées dans le seul cadre de moins-values déjà avérées.Les dérivés de crédit constituent une formidable bombe à retardement dont le législateur américain vient d'avancer l'aiguille à quelques minutes de l'explosion.La baisse des taux ne produit plus le moindre effet positif sur les marchés puisque les anticipations se sont complètement renversées depuis que la Fed souligne la montée du péril inflationniste aux Etats-Unis.Toute hausse des taux accélérera la destruction de la bulle du crédit, laquelle entraînera dans sa chute le système bancaire américain.