Les Etats-Unis pourraient commencer à retirer des soldats d'Irak au cours de l'année si la nouvelle stratégie annoncée mercredi par le président George W. Bush s'avérait efficace, a indiqué vendredi le secrétaire à la Défense Robert Gates. S'exprimant devant la commission des armées du Sénat, le chef du Pentagone a affirmé que l'efficacité du renforcement de la présence militaire américaine en Irak dépendait essentiellement des Irakiens et de leurs capacités à prendre en charge la sécurité dans le pays. "Je pense que nous verrons assez rapidement s'ils sont prêts à augmenter la cadence et agir comme ils l'ont promis", a déclaré Robert Gates. Si la nouvelle stratégie américaine fonctionne, "nous pourrions, en fait, être en mesure de commencer à retirer certaines de nos troupes au cours de l'année", a ajouté le chef du Pentagone. "Mais cela dépendra entièrement de la situation sur le terrain", a-t-il précisé. George W. Bush a annoncé mercredi le déploiement de 21.500 soldats supplémentaires en Irak pour tenter d'enrayer la violence dans le pays, où plus de 3.000 soldats américains ont trouvé la mort depuis mars 2003. Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates a affirmé vendredi que les Etats-Unis n'avaient pas l'intention d'attaquer l'Iran pour le moment, mais qu'ils n'excluaient pas de manière définitive toute action militaire. Le chef du Pentagone a tenu ces propos alors que le discours à la nation prononcé mercredi par le président George W. Bush avait ravivé les spéculations sur une éventuelle opération américaine contre l'Iran, engagé dans un bras de fer avec la communauté internationale sur son programme nucléaire. Le chef de la Maison Blanche avait annoncé son intention de traquer les réseaux terroristes syriens et iraniens alimentant, selon lui, l'insurrection en Irak. Robert Gates a également expliqué que Washington tentait d'empêcher l'Iran et la Syrie de nuire aux forces américaines en Irak, mais que l'administration Bush n'envisageait pas d'attaquer Téhéran pour le moment. "Nous pensons que nous pouvons démanteler les réseaux qui fournissent un soutien (à l'insurrection, NDLR) par leur action sur le territoire irakien, et qu'il n'est aucunement nécessaire de viser des cibles à l'intérieur de l'Iran", a-t-il déclaré. "Une action militaire à l'intérieur de l'Iran, quelle qu'elle soit, serait un dernier recours", a-t-il ajouté. Par ailleurs, le porte-parole de la Maison Blanche Tony Snow a qualifié de "légendes urbaines" les supputations sur une prochaine attaque américaine de l'Iran. "Le président parlait de défendre les forces américaines en Irak et de faire tout ce que l'on peut pour nuire aux réseaux qui tentent de faire passer des armes et des combattants sur les théâtres de combat en Irak pour tuer des Américains et des Irakiens", a-t-il affirmé.