Dans un entretien à l'hebdomadaire de la finance africaine «Les Afriques», Jacques Maire, directeur de l'Appui aux opérations de la région Méditerranée – Amérique latine de la compagnie d'assurances française Axa, revient sur les objectifs que l'assureur s'est fixé, sur le marché maghrébin, notamment en Algérie. Il serait utile de rappeler dans ce sens que cette compagnie qui figure parmi les assureurs français, aux côtés de Cardif et de Groupama, commence à s'intéresser de très près au marché algérien. Un intérêt renforcé depuis le règlement définitif, début mars, du contentieux algéro-français sur les assurances, et la promulgation du décret exécutif définissant les modalités d'installation en Algérie des assureurs étrangers.Revenant sur le contentieux algéro-français sur les assurances, Jacques Maire estime que le règlement du contentieux visait avant tout à sécuriser au plan juridique le paiement des rentes par les compagnies algériennes et à transférer, à titre de compensation, la propriété des anciens actifs immobiliers situés en Algérie, des compagnies françaises aux compagnies algériennes. Le représentant d'Axa s'est dit d'ailleurs satisfaits du résultat puisque la convention de règlement permet une garantie juridique totale contre les recours. Mais elle permet aussi d'envisager, avec des perspectives nouvelles, la participation d'Axa au développement du marché algérien. Et à propos du marché algérien justement, Jacques Maire estime qu'il embryonnaire et peu profitable. Une raison, selon lui, qui pousse Axa à s'installer en Algérie pour participer au « développement du marché dans un investissement de long terme, et non pour rechercher des profits immédiats ». Dans ce sens, il indiquera qu'Axa prévoit de ne pas se positionner en priorité sur les garanties obligatoires, généralement sous-tarifées. Et d'ajouter que la cible sera plutôt la clientèle locale disposée à accéder à un niveau de qualité de service et de sécurité élevé ; cela passera certainement par des partenariats avec des distributeurs, notamment bancaires, qui partagent notre vision et disposent de la meilleure réputation.Il estimera néanmoins que « le niveau de concurrence reste globalement peu élevé, mais le marché est très étroit et la domination des assureurs publics peut en effet poser quelques problèmes : bénéficiant de la garantie de l'Etat, ces compagnies peuvent être sous réservées. Mais la principale difficulté est ailleurs : elle repose sur la mauvaise image qui caractérise traditionnellement le secteur de l'assurance vis-à-vis du public ».Il est utile de noter que l'Algérie compte actuellement 16 compagnies d'assurance : 3 sociétés publiques (CAAT, CAAR et SAA), une compagnie publique de réassurance (CCR), 7 compagnies privées (2A, Al-Baraka Oual al Amane, CIAR, Al-Rayan, GAM, Alliance assurance et Trust Algérie Insurance), une société publique mixte constituée de Sonatrach et de la CAAR (Cash), deux mutualités (CNMA et Maatec) et deux sociétés d'assurance spécialisées (Cagex et SGCI).