Lors de sa dernière session, le CPE confirme la démarche, dans le fond et dans la forme, des réformes engagées. Dans sa première réunion, depuis le début de cette année, le Conseil de participation de l'Etat (CPE) a indiqué, mardi, dans un communiqué, qu'il a été adopté, hier, «une série de mesures actualisant le dispositif de mise en oeuvre du processus d'ouverture de capital du Crédit populaire d'Algérie». Ces mesures sont «inhérentes aux termes de référence devant prévaloir lors des consultations avec les banques d'affaires spécialisées et étrangères». «Ces résolutions prennent en considération les alternatives qui s'avèrent opportunes au regard, notamment, des conditions de marché et des intérêts tant de l'entreprise que de l'économie nationale», ajoute le communiqué. Le Groupe boissons d'Alger (GBA) a aussi fait l'objet d'une autre résolution du CPE visant à «approfondir la faisabilité des offres reçues et d'exploiter d'autres options jusque-là inexploitées» dont «l'option» de privatisation a été confirmée, il y a plus d'une année, par le CPE, le 13 février 2002. Par ailleurs et «dans le sillage des décisions du CPE du 12 février 2002, et dans le but de consolider la place du service public de transport urbain, le CPE a arrêté une série de décisions relatives à l'amélioration de la situation de l'Etusa, notamment, en matière de conditions de prises en charge de son endettement». Cette entreprise, faut-il le rappeler, a fait l'objet, lors de la réunion du CPE en date du 13 février 2002, d'un «examen de sa situation qui a fait ressortir la nécessité de consacrer juridiquement le caractère de service public eu égard aux sujétions importantes assurées par l'entreprise» en la dotant d'un statut juridique d'Etablissement public à caractère public et commercial (Epic) au lieu de celui, antérieur, d'Entreprise publique économique (EPE). Par ailleurs, «le CPE a prononcé le réaménagement des portefeuilles des Sociétés de gestion des participations mines» en intégrant la société Ferphos à cette SGP, et sidérurgie avec l'intégration, cette fois, de Fondal. Enfin, sur le plan purement organisationnel, propre au CPE, «le Chef du gouvernement a annoncé la mise en oeuvre de mesures destinées à faciliter les délibérations du CPE». Après l'«accord d'ouverture de capital» de trois cimenteries (4 octobre 2001), de l'Eniem (4 novembre 2001), Asmidal (27 mars 2002), décidé par le CPE, ce conseil, réuni le 1er avril, sous la présidence du Chef du gouvernement, M.Ali Benflis, «a donné son accord pour l'ouverture du capital de l'Entreprise nationale de l'or (Enor)». Par le biais de cette ouverture, l'Enor cédera une part majoritaire de son capital au Consortium australien, Gold Mines of Algeria. Ce consortium, précise le communiqué, a été retenu, dans cette ouverture de capital, à la suite d'un appel d'offres national et international, datant du mois de février 2002. Il est censé, dans ce cadre, «investir 12 millions de dollars, organiser un plan de développement de gisements aurifères, opérer un transfert de technologies dans le domaine et maintenir les postes d'emploi actuels». Or, il est nécessaire de signaler que l'ouverture de capital de certaines entreprises nationales n'a pas été, dans un passé récent, une «parfaite» réussite. Faute de consensus? Plus que probable. Le cas du Crédit populaire d'Algérie (CPA), la plus importante banque publique nationale, en termes de dépôts, reste, à ce titre, illustratif. Après des négociations «sérieuses», en avril 2001, entre le CPA et la Société Générale, en vue d'acquérir, pour cette dernière, 40% du capital du CPA, avant d'en devenir l'actionnaire majoritaire, ce «premier contact» a été «bloqué». La raison? Le «manque de transparence» dans la négociation et autre «suspicion» à l'égard du choix de la formule dite de gré à gré, ont été invoqués. Avec la nouvelle équipe gouvernementale, en place depuis l'été 2001, la privatisation du CPA semble avoir été mise au placard. Le choix «politique» semble, depuis, s'orienter vers un assainissement du secteur bancaire national, comme préalable, chose, d'ailleurs, déjà entamée. Verra-t-elle, enfin, le jour prochainement? Le dernier CPE semble, au moins, avoir balisé en anticipant par la production «de mesures actualisant le dispositif de mise en oeuvre du processus d'ouverture...inhérente aux termes de référence devant prévaloir lors des consultations avec les banques d'affaires spécialisées et étrangères». Le cas de la Cnan, dont l'ouverture du capital, pilotée par l'ex-holding «Transports maritimes», après une offre française qui a été retenue, a été qualifiée de salvatrice pour cette entreprise et jugée, à l'époque, à un stade très avancé, est aussi, à ce titre, similaire.