par B.Chellali Quoi de plus normal que, suite aux récents attentats terroristes survenus aux Issers et à Bouira, la classe politique algérienne suivie des organisations et autres mouvements associatifs réaffirment leur indignation et leur condamnation absolue de tels actes réprouvés par les commandements divins et la morale humaine. Mais peut-on se suffire d'indignation et condamnation combien même elles sont fermes et profondes ?. Condamner sans réagir est stérile. En terme conjoncturel, c'est se conduire en imprévoyant qui va à l'encontre de l'imprévu. C'est un engagement pour faire face à cette violence qui est exigée. Tout ce monde là, qui se manifeste à chaque drame à travers les médias est, depuis quelques années, incapable de se lancer dans des initiatives politiques. Partis politiques et autres organisations ne sont ni suffisamment organisés ni forts et cohérents pour occuper le terrain de la mobilisation et de la sensibilisation pour aboutir à la vigilance et par la même action faire miroiter la réconciliation nationale. Les derniers attentats, qui portent la marque du terrorisme international, s'inscrivent dans le cadre d'une machination visant la déstabilisation du pays. De fait, le citoyen algérien a besoin de l'impérieuse nécessité d'un discours et d'un langage plus réaliste en ce qui concerne l'éradication de ce phénomène. Il est juste dans cette voie que les acteurs politiques et de la société civile affirment que la lutte contre la violence sous toutes ses formes est une entreprise collective. Pourquoi n'exploitent-ils pas l'énorme potentiel de lutte que représente la conscience politique grandissante du peuple algérien pour venir à bout de tout ce qui porte malheur au pays ? C'est la question que se posent nombre d'observateurs. Il s'agit donc de donner une conscience et, pourquoi pas, une responsabilité à tous. D'autant plus que le chef de l'Etat et le gouvernement passent à la phase de mobilisation générale du peuple. Non pas autour de slogans mal assimilés, mais sur des problèmes concrets, ceux de la vie quotidienne et ceux qui engagent la vie de la nation. La sécurité doit prendre une place dans les programmes des partis politiques, tout en œuvrant à la consécration du choix démocratique et à la consolidation du rôle de l'Algérie dans la préservation de la sécurité et de la paix internationale. L'Algérie est à même de faire face à ce phénomène. L'avantage est que le peuple est par essence prudent et vigilant et peut-être que la collaboration des citoyens contribuera à lutter efficacement contre ce fléau. De plus, l'engagement des forces de sécurité, tous corps confondus, dans la lutte contre la bête immonde qu'est le terrorisme est total. Au prix de lourds sacrifices, les coups de boutoir assénés par les forces armées aux émirs du GSPC et du GIA et à leurs disciples, ont définitivement mis fin à l'idée de puissance de ces groupes. Les repentis et le retour au droit chemin de dizaines de terroristes, d'égarés, sont là des résultats porteurs d'espoir. Reste que l'Algérie n'est pas encore à l'abri et que chacun a le devoir d'être vigilant. L'éradication du terrorisme est un travail de longue haleine. Pour l'écrasante majorité du peuple algérien, il est incontestable que la paix dans le pays est menacée. Les terroristes en s'attaquant aux innocents ont montré leur limite. Ce qu'il faut maintenant, à la lumière des expériences, c'est un sens politique encore plus développé. Il est temps d'être ferme. L'Algérie est en train d'avancer dans la voie de la démocratie, du progrès et de la modernité, et il ne faut absolument pas permettre à des énergumènes complètement dépassés par les événements de stopper ce cheminement ou de se mettre en travers de la réconciliation nationale. Il faut admettre, d'abord, que la charte pour la paix et la réconciliation nationale n'a jamais été synonyme d'anarchie.