Le front social observe ces derniers jours un climat de tension relativement aigu à l'approche de la rentrée sociale à laquelle il ne reste que quelques jours. La rentrée de cette année s'annonce toute particulière lorsque l'on sait qu'elle coïncide avec le début du mois de Ramadhan, ce qui rend la situation davantage difficile. D'ores et déjà, des appréhensions se sont installées au sein de l'opinion nationale, notamment parmi les travailleurs salariés aux faibles sources de revenus qui ne cachent guère leur inquiétude quant aux difficultés auxquelles ils risquent d'être confrontés durant cette période cruciale caractérisée par la hausse vertigineuse des dépenses des ménages. Les famille, en effet, seront appelées à augmenter leurs dépenses sur plusieurs fronts. Il leur faudra, tout d'abord, faire face aux dépenses induites par le changement des habitudes alimentaires durant le mois de ramadhan, et aussi faire face aux dépenses que nécessite la rentrée scolaire qui sont inévitables pour les pères de familles ayant des enfants scolarisés. C'est dans ce contexte marqué par des inquiétudes multiples, que le monde syndical et aussi les organisations patronales tirent, d'ores et déjà, la sonnette d'alarme sur la nécessité pour l'Etat de mettre en place un train de mesures nécessaires pour endiguer l'impact de cette reprise brusque de la consommation et, surtout, éviter aux ménages les effets de la saignée de leur bourse, notamment, les plus vulnérables parmi eux. Comme pour accentuer ce climat de tension, les syndicats autonomes s'apprêtent à reprendre leur ton contestataire dès les premiers jours de la rentrée, et ce, dans le but de mettre le gouvernement dans une situation qui le contraindra à plus de concession quant à la satisfaction des revendications socioprofessionnelles du monde du travail. C'est le cas des organisations syndicales de la fonction publique, regroupées dans la coordination intersyndicale et qui, depuis quelques jours déjà, a annoncé sa décision de reprendre la contestation d'ici peu si le gouvernement ne compte pas accorder plus d'avantages socioprofessionnels aux corps de la fonction publique. Adoptant le même ton de fronde, les représentants des travailleurs du secteur de l'éducation, eux, comptent passer directement à l'action dès la rentrée scolaire qui aura lieu dans trois semaines. Les syndicats autonomes regroupant les travailleurs du secteur de l'éducation ont, en effet, averti le ministère de tutelle de leur intention de reprendre avec leur mouvement de grèves cycliques si le ministère hésite encore à répondre à leurs revendications liées principalement à la question salariale, les primes, le régime indemnitaire et autres. Toutefois, il est utile de relever, que face à cette situation, combien difficile, estiment de nombreux observateurs, il est plus judicieux que le gouvernement mette en place un programme d'intervention spécial pour gérer cette période, et ce, pour éviter à ce que la fronde sociale ne prenne des proportions importantes, et aussi, pour venir en aide aux familles à faible revenu, qui sont habituellement dans l'incapacité de subvenir à leurs besoins les plus élémentaires.