Constat n En dépit des revalorisations des salaires et l'optimisation fiscale, une réelle crise sociale se profile à l'horizon au vu des indicateurs sociaux et économiques qui ne font que confirmer le désarroi des ménages. La spéculation chronique autour des prix et la rentrée scolaire qui coïncide cette année avec le mois de ramadan sont de mauvais augure pour les milliers de familles, les démunies surtout qui ne trouvent pas d'explication rationnelle à ce rituel de la flambée des prix à l'approche de ce mois sacré. Bien plus qu'une explication, ce qu'elles cherchent, c'est une solution. Cette pression qui va crescendo fait que tout peut être prétexte à se transformer en étincelle provoquant une explosion sociale difficile à maîtriser et aux conséquences désastreuses, prédisent des observateurs de tout bord. La préservation, voire l'amélioration du pouvoir d'achat du citoyen à la veille de ces échéances s'avère donc, plus qu'un impératif pour préserver une paix sociale si fragile encore. Il est difficile de croire, cependant, que les mesures mises en place assez tardivement par les autorités vont apaiser les tensions ou réguler un marché dominé par des prédateurs dont le gain facile reste le seul souci. Ainsi, après plusieurs réunions consacrées à la situation du marché assujetti de plus en plus aux spéculateurs, les pouvoirs publics percent enfin ce mur du silence érigé depuis le début de la saison estivale et annoncent l'installation d'un comité de veille ad hoc chargé de suivre au quotidien les tendances du marché et de proposer des «correctifs éventuels qui doivent être pris par le gouvernement». Outre l'application de la nouvelle grille des salaires pour les travailleurs de la Fonction publique et la révision de leur statut particulier qui doivent être opérées durant cette semaine au cours de la bipartite gouvernement-Ugta, annoncée aussi bien par le Chef du gouvernement lors de sa conférence de presse mardi dernier, que par le SG de l'Ugta le même jour. Pour le chargé de la communication de l'Ugta, Rachid Aït Ali, qui s'est félicité de l'accord signé entre la direction générale du groupe Arcelor Mittal et le partenaire social de l'entreprise mettant un terme au bras de fer entre les deux parties, la nouvelle grille indiciaire des salaires sera finalisée avant la fin de l'année en cours. Ces pourparlers aboutiront, éminemment, à une augmentation des salaires des fonctionnaires, assure-t-il. Si les tensions ont été, jusque dans un passé récent, étouffées pour éviter d'embraser une situation sécuritaire déjà grave, aujourd'hui, avec la disparition de la classe moyenne et l'appauvrissement de plus en plus visible de notre société, cette rentrée s'annonce sous le signe d'une contestation tous azimuts. Il y a de l'électricité dans l'air…