L'Algérie a présenté son expérience dans la lutte contre la désertification à l'Exposition internationale 2008 sur l'eau et le développement durable, qui se tient à Saragosse (Espagne) du 14 juin au 14 septembre .Selon des informations rapportées par l'APS, le directeur général des forêts, Abdelmalek Titah, a ainsi évoqué lors d'une conférence de presse l'expérience du Barrage vert lancé dans les années 1970 et le grand projet initié en 2000, de reforestation de 1,245 million d'hectares. Quelque 350.000 hectares ont été reboisés jusqu'à maintenant dans le cadre de ce dernier projet, a-t-il indiqué. A noter en effet, que l'Algérie a mis sur pied un programme de lutte contre la désertification depuis plusieurs années. Un programme qui s'inscrit dans un projet d'aménagement du territoire, dans une perspective de développement durable.A une époque charnière de son histoire, en pleine reconstruction, l'Algérie doit faire face aux défis d'un développement durable, mais aussi aux menaces de désertification.Pour lutter contre celle-ci, plusieurs facteurs sont à prendre en compte.Tout d'abord, la pression démographique, essentiellement concentrée au nord du pays, qui favorise également l'urbanisation : il s'agit du processus de littoralisation. De ce fait, les campagnes et la culture sont abandonnées, alors même que la végétalisation du sol par la culture permet de freiner les risques de désertification. Un potentiel qu'il sera essentiel de préserver et de développer, car il fait également lien avec la sécurité alimentaire.La maîtrise de la gestion de l'eau est aussi à l'ordre de ce programme. Ressource vitale, qu'il faudra à tout prix préserver de la pollution et de la rareté. Enfin, le patrimoine végétal, qui a dangereusement été mis à mal par la déforestation massive ayant eu cours durant la colonisation. Un patrimoine végétal qu'il faut à tout prix reconquérir.Ainsi, pour préserver les 30 millions d'hectares menacés par la désertification (dont 5 millions sont particulièrement sensibles), le gouvernement a depuis 2000 mis en place une stratégie basée sur le développement rural, le reboisement, ainsi que le soutien apporté aux agriculteurs.De 2000 à 2006, 100.000 hectares ont été reboisés, avec 133.000 arbres fruitiers. Divers projets de reboisement sont organisés, comme la "muraille verte", touchant plus de 7.000 km de littoral, du Sahel à la mer Rouge. Ou encore, à l'occasion de la Journée de l'arbre, en mars dernier, 350 agents de la Sûreté nationale ont réalisé, durant le week-end, une opération de reboisement de la forêt de Baïnem à Alger. Le plan national de développement agricole (PNDA) a permis de récupérer 3 millions d'hectares sur la steppe - et 3 millions seraient récupérables dans les années à venir.La lutte contre la désertification est l'un des enjeux essentiels du monde aujourd'hui, car en lien avec la pauvreté, avec la lutte pour l'accès aux ressources, elle-même génératrice de violences et de conflits. Les conséquences de la désertification sont donc d'ordre sociale, économique, politique et environnementale. Il s'agit d'une problématique qui ne concerne pas uniquement l'Algérie, mais qui touche à la responsabilité mondiale.En effet, l'accès restreint aux ressources engendre une agriculture insuffisante pour nourrir la population, donc l'insécurité alimentaire. Mais aussi, si le sol n'est plus végétalisé, les conséquences écologiques sont désastreuses, car il est ensuite très difficile de récupérer des terrains pris par le désert. Un défi qui demande l'appui des politiques, mais aussi celui des initiatives locales.