Situé dans une zone urbaine, le gazoduc qui traverse la wilaya de Laghouat sera transféré en dehors de la ville. En effet, selon une étude réalisée par l'agence locale de l'entreprise nationale Sonelgaz, une enveloppe financière de 290 millions dinars est attribuée pour l'opération de transfert du gazoduc hors du tissu urbain de la ville de Laghouat. Il faut savoir que ce gazoduc est situé à quelque 20 km des structures socioéducatives, dont l'université, l'hôpital et autres établissements administratifs. D'après l'agence, l'installation du gazoduc est due à l'ignorance des lois stipulant le respect des normes des infrastructures énergétiques et des mesures de sécurité. D'autre part, ce transfert permettra aussi la restitution d'une superficie de plus de 200 ha susceptible d'être exploitée pour la réalisation des projets de développement. Il faut dire aussi que le cas de Laghouat n'est pas isolé. Un grand nombre de villes en Algérie dort au-dessus de pipelines, qui risquent à tout moment de provoquer une explosion. Les dernières explosions de Relizane en sont la preuve. Pour rappel, les pouvoirs publics ont recensé 11 sites industriels à haut risque, c'est-à-dire représentant un grand danger. En outre, sur un échantillon de 60 établissements industriels à haut risque, il est lieu de constater que 43% de ces sites présentent des risques d'explosion, 42% des risques d'incendies et 16% des risques toxiques. Ajouter à cela des habitations construites sur des pipelines. A titre d'illustration, parmi les wilayas, qui enregistrent le plus grand nombre de constructions sur des ouvrages dangereux, l'étude cite Béjaïa avec 778 constructions, Ouargla 442, Tébessa 480, Batna 516. Ce premier inventaire fait état d'au moins 4 000 habitations à l'échelle du territoire national construites sur des pipelines, c'est-à-dire des gazoducs ou des oléoducs, soit une population d'au moins 28 000 habitants, sous la menace permanente d'explosions ou d'incendies. Hassi-Messaoud, regroupe 60 000 habitants dont une bonne partie des logements a été édifiée sur des pipelines. Ce cas montre le non-respect flagrant des normes de construction et des périmètres de sécurité. Par ailleurs même la capitale risque de faire face à une catastrophe incontrôlable. Il s'agit en particulier du risque que présentent la raffinerie de Baraki, la centrale électrique de Bab-Ezzouar et du gazoduc alimentant la capitale. C'est de là que vient l'urgence, aujourd'hui, soit de délocaliser les installations présentant un risque ou évacuer les milliers de familles qui habitent près de ces installations. Il est aussi important de souligner que l'Algérie présente une vulnérabilité quant aux plans de l'aménagement du territoire. Cette vulnérabilité se présente par la concentration de près de 65 % de la population dans le nord du pays, occupant 4% de la superficie du pays, 25% dans les Hauts-Plateaux (9% de la surface) et 10% dans le Sud (87% de la superficie).