Plus de 400 habitations, des dizaines de commerces et une minoterie, situés dans la zone des dépôts de la ville de Tizi Ouzou, sont érigés sur le gazoduc qui alimente la région. Cette conduite de gaz d'une longueur de 1,3 km et d'un diamètre de 300 mm qui a été installée durant les années 1970, fait planer un danger permanent. Une simple fuite de gaz ou un sectionnement de la conduite provoquerait des effets dramatiques sur les habitants. « Le constat est alarmant, car la canalisation traverse certaines cours de maisons. Si une fuite survenait, la réparation deviendrait problématique, car les constructions mettraient les engins dans l'incapacité d'intervenir. Le couloir de servitude est de 75 m de part et d'autre du gazoduc », a dit M. Lourek, directeur de l'industrie et des mines. La solution du problème sera le déclassement de la conduite et la réalisation d'une autre qui contournerait la zone d'habitat. Mais, pour ce faire, Sonelgaz avait exigé de l'agence foncière le versement d'un montant de 14 millions de dinars. L'agence, indique-t-on, a, pendant des années, vendu des terrains à des particuliers. Ces derniers ne disposent pas d'actes de propriété. La direction de l'industrie et des mines s'oppose à la délivrance des permis de construire. Le directeur s'explique : « J'ai émis un avis défavorable à qui de droit, mais je puis vous assurer que le dossier est en cours de régularisation, même si l'APC de Tizi Ouzou tergiverse. » Une année après, la situation n'a pas connu d'évolution. Le déclassement du gazoduc permettrait à la commune de Tizi Ouzou de récupérer près de 14 ha que les élus communaux comptaient utiliser pour réaliser un programme de logements sociaux. Le P/APC de Tizi Ouzou, Arezki Bensalem, avoue ignorer le contenu du dossier. Son directeur technique affirme : « La DMI s'oppose à la délivrance de permis de construire. Plus de 600 lots, pourtant situés loin du gazoduc, attendent leur régularisation. L'agence foncière locale a été dissoute. C'est l'inspection générale qui gère le portefeuille foncier des communes. L'affaire du gazoduc nous dépasse. » Selon certaines sources, l'OPGI est intéressée par la récupération de ces terrains en contrepartie du règlement de la facture de déclassement au profit de Sonelgaz. Une autre zone d'habitat se trouve également sur un gazoduc dans la localité de Chaïb. Son déclassement n'est pas à l'ordre du jour.