On parle souvent de la nécessité de rattraper le retard enregistré en matière d'avancée dans le développement, comme on parlait auparavant de restes à réaliser dans les programmes pluriannuels lancés. Or, si les réalisations participent du développement sans qu'elles ne se résument à celui-ci, le développement ne se mesure exclusivement pas en termes de projets mais doit inclure la donnée des mutations sociales, économiques mais plus encore des comportements et des mentalités. Certainement que lorsque le Président était souvent revenu sur le thème du rattrapage des retards, il en parlait d'une façon globale qui allait au-delà de l'achèvement de la mise en œuvre des programmes liés aux réalisations sur le terrain, lesquelles bien sûr sont impératives. Le plus important demeurera toujours la ressource humaine et le " compter " d'abord sur les compétences nationales, celles qui conçoivent que leur avenir est dans leur pays et pas ailleurs. Que restait-il de l'Allemagne immédiatement à la fin de la seconde Guerre mondiale ? En termes d'infrastructures ou d'usines, il ne restait pratiquement rien, mais en termes d'hommes, de richesses humaines qui voulaient rebâtir leur pays, qui en avaient fait un défi à relever et à gagner, il y en avait en abondance. En peu de temps, l'Allemagne fut rebâtie et est devenue actuellement la troisième puissance économique au monde. Rattraper le retard par rapport à nos propres prévisions ? Malheureusement, en dehors des programmes qui se résument à des réalisations physiques, depuis longtemps, nous ne disposons pas d'un horizon cible éloigné comme objectif à atteindre. En 1993, nous disposions d'un projet dit "Algérie 2005 ", un projet global qui intégrait même les instruments institutionnels à créer, comme par exemple le Sénat.Rattraper le retard par rapport aux puissances industrielles ? Pour rattraper celui-ci, il faudrait avancer plus vite que ces puissances, même s'il ne s'agit que de réduire l'écart. Mobiliser les ressources ? Il y a pour cela à relever le défi de l'éradication de la violence, car le développement a besoin d'un environnement de paix comme tenait à le répéter le président de la République.