Les ministres ont été rappelés à l'ordre par le président de la République concernant la gestion des dépenses publiques. C'est ce qu'a déclaré, hier, le chef du gouvernement M. Ahmed Ouyahia. Dans une déclaration à la presse, en marge de la cérémonie d'ouverture de la session d'automne de l'Assemblée nationale, le chef de l'exécutif a ajouté dans une déclaration à la presse, que ses ministres, vont faire de leur mieux. Les pouvoirs publics semblent enfin prendre conscience de la gravité de la situation des dépenses publiques et le contrôle qu'il faut exercer sur celles-ci sachant bien que les ressources de l'Etat proviennent d'une source non renouvelable qui est le pétrole. Les initiateurs du projet de loi de finances de 2009 font cas de l'exagération manifestée dans les dépenses publiques. On pourrait prendre comme exemple, pour mieux étayer leurs craintes, notamment en ce qui concerne la réévaluation sans cesse à la hausse des coûts des projets en voie de réalisation, inscrits dans le cadre du programme de développement économique pour la période de 2005 à 2009. Les services du ministère des Finances sont allés jusqu'à avancer un chiffre de près de 40 milliards de dollars supplémentaires dégagés par le Trésor public pour hâter l'achèvement des projets. Une situation qui a fait réagir le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, qui a insisté lors du Conseil des ministres tenu ce dimanche, sur la rationalisation de la dépense publique et la lutte contre le gaspillage des deniers de l'Etat. Il avait déclaré également dans ce cadre : "Nous devons enfin renforcer la lutte contre les différentes formes de fraudes fiscales, douanières et autres, qui font perdre à l'Etat d'importantes recettes au bénéfice des milieux parasitaires pour ne pas dire mafieux". Il faut dire que le phénomène de la corruption a pris de l'ampleur dans notre pays, surtout avec le grand nombre de projets lancés en même temps dans le cadre du programme de développement économique initié par le chef de l'Etat. A rappeler0 dans ce cadre que parmi les mesures prises par l'Etat dans le cadre du contrôle des dépenses publiques, figurent les nouvelles prérogatives attribuées à l'IGF pour contrôler les entreprises publiques, notamment l'argent de l'Etat. Toujours dans le cadre du contrôle des dépenses publiques, le président de l'Assemblée populaire nationale, M. Abdelaziz Ziari, n'a pas manqué dans son discours d'ouverture de réclamer la présentation du projet de loi organique concernant la loi de finances, afin de permettre au Parlement de jouir de ses prérogatives de contrôle sur les dépenses publiques. A noter que le ministre des Finances avait promis de déposer ce projet de loi au niveau de l'Assemblée nationale lors de la précédente session, mais cela n'a pas été le cas. Par ailleurs, et dans une déclaration à la presse, en marge de la cérémonie d'ouverture de la session d'automne du Parlement, le chef du gouvernement a évoqué la situation sécuritaire du pays. En soulignant que les groupes terroristes ont deux choix, soit de se rendre pour bénéficier des mesures de la réconciliation nationale, ou être abattus "pour des crimes qu'ils sont en train de commettre". "Nous les combattrons jusqu'au dernier souffle". Dans ce cadre, le chef du gouvernement a rappelé la presse à l'ordre en soulignant que "la presse n'a pas intérêt à être une tribune pour les terroristes", avant d'expliquer que "ceci n'est pas une menace". Interrogé sur l'affaire du diplomate algérien, M. Hessni, le chef du gouvernement a déclaré que cette affaire est entre les mains de la justice. Pour ce qui est de la révision de la Constitution, M. Ouyahia a souligné que celle-ci se fera en son temps. Par ailleurs, les travaux de l'APN qui vont être repris, selon certaines sources, après le Ramadhan seront consacrés à l'examen du projet de loi des finances complémentaires de 2008, le projet de loi de finances pour 2009. Les textes portant le droit à la concession des terrains appartenant au domaine privé de l'Etat pour usage d'investissement sont également inscrits dans l'agenda de cette session d'automne.