Les pouvoirs publics ne sont parvenus à privatiser que près de 500 entreprises économiques publiques sur un ensemble de 1400. Des questions se posent sur les résultats du processus de privatisation, maintenant que le chef de l'Etat a évoqué l'échec de la politique menée. La réflexion est devenue indispensable. D'ailleurs, un travail de réflexion a été entamé depuis quelques jours au niveau du gouvernement. Cette démarche consiste à faire le point sur les différentes opérations de privatisation menée ces dernières années. Il faut dire que le coup d'envoi de cette réflexion, ou bien révision, avait été donné par le président Abdelaziz Bouteflika lors d'un discours prononcé devant les maires, où il avait considéré que la politique menée par l'Algérie dans le domaine de l'investissement et des privatisations avait été un échec. Le constat fait par le chef de l'Etat, a été suivi par l'annonce de mesures, notamment la création d'un droit de préemption en matière de cession des entreprises, l'obligation d'une participation majoritaire dans les projets de partenariat engageant l'Etat. La loi de finances complémentaire 2008 a en outre créé une obligation de réinvestissement d'une partie des bénéfices pour les projets qui ont bénéficié d'exonérations fiscales.Aussi, un bilan portant sur le processus de privatisation sera présenté au chef de l'Etat dans les prochains jours. Certaines sources n'écartent pas que le ministre de l'industrie et la promotion des investissements, M. Hamid Temmar, soit parmi les ministres qui seront auditionnés par le président de la République durant ce Ramadhan dans le cadre des séries d'audition qui sont devenues une tradition, afin d'évaluer les différentes réformes engagées. Selon certains observateurs, les programmes de privatisation des entreprises publiques, suivis depuis 20 ans, n'ont pas donné les résultats escomptés, faute de précisions sur les objectifs tracés et de ce qu'on attend de la vente des actifs des sociétés publiques. Dans un entretien publié dans la dernière livraison du magazine ''New African'' paraissant à Paris. M. Temmar a réfuté toute idée de retard dans le processus des privatisations. "'Nous ne retardons pas les privatisations, mais nous ne sommes pas tenus, non plus, de liquider coûte que coûte nos entreprises. Nous voulons prendre notre temps". Dans ce cadre , il a ajouté que ''c'est un rythme que nous pouvons accélérer parce que les entreprises sont prêtes. Contrairement à ce que l'on pense, les opérations pourraient durer deux ans, en tenant compte de l'évaluation de l'entreprise par le partenaire. Cependant, il y a un certain nombre d'activités économiques que nous ne voulons pas perdre et qui relèvent du secteur public", a précisé M. Temmar. Pour le ministre, l'objectif de la privatisation en Algérie doit permettre à l'entreprise "de miser sur le marché, sauver ses activités, former son personnel et créer des emplois". Il a ajouté que "la plupart du temps, dans les autres pays, une partie des recettes obtenues par la privatisation va au Trésor et une autre est investie dans les équipements. Ce n'est pas le cas de l'Algérie". Il y a lieu de souligner que l'état des lieux de la politique d'investissement et de privatisation en Algérie a donné lieu à l'élaboration d'une nouvelle feuille de route pour l'économie nationale, basée essentiellement sur la tendance à mettre de l'ordre et de cohérence dans les politiques d'investissement et de privatisation.