Il y a une fâcheuse tendance à croire que "gouverner, c'est dépenser", plus particulièrement dans un contexte où existe une excellente santé financière qui, malheureusement, ne correspond pas à une bonne santé économique. Tant que le cours du pétrole montait et que l'impression était que cela devait s'inscrire comme un phénomène durable, il pouvait y avoir le recours à la dépense publique utilisée d'une façon non rationnelle et il paraît que cela s'était passé ainsi compte tenu que le président de la République avait , selon le chef du gouvernement, rappelé à l'ordre les ministres qui demandaient une rallonge budgétaire. De toute façon, dans une situation où il n'existe pas encore une véritable économie de marché le recours à la dépense publique est inévitable. Une véritable économie de marché est celle qui finance le développement en substitution à l'endettement étatique et à la dépense publique, car sans que ne soit prise en charge cette mission de développement, il n'y a pas d'économie de marché.Or, pour le moment, tout est financé par la dépense publique et cela est précaire au vu de la tendance baissière du cours du baril de pétrole. Qui finance toutes les importations réalisées, y compris celles qui le sont par le secteur privé, quand on sait qu'elles sont payées en devises et non en dinars aux fournisseurs étrangers? Alors, importer c'est également dépenser. Comment alors évaluer les performances du gouvernement quand les factures de toutes sortes sont en évolution, que cela concerne l'alimentation, ou les équipements, les produits pharmaceutiques etc. … Comment évaluer les performances du gouvernement ? Les réalisations bien évidemment, et celles ci sont garanties du fait que la devise existe en quantité pour payer les bureaux d'études qui prennent en charge les projets, et les entreprises étrangères qui obtiennent des marchés, telles les infrastructures routières. Les critères d'évaluation devraient être liés à l'évaluation des progrès accomplis dans les exportations hors hydrocarbures et dans les substitutions aux importations par le biais de la production nationale, ce qui implique de prioriser et de protéger la production nationale.