Le net développement que connaissent les fonds souverains ces dernières années sur le marché international des capitaux ne cesse d'occuper les devants de la scène économique et financière mondiale. Au fur et à mesure que la croissance de ces fonds se confirme, les réticences du monde occidental s'accentuent. Cette réalité a incité le FMI à être le parrain d'une nouvelle stratégie qui vise à limiter le champ d'intervention des fonds souverains et, surtout, permettre aux puissances économiques occidentales d'en exercer un contrôle indirect, voire tacite. En effet, le Fonds monétaire international vient d'annoncer la mise au point d'un "code de bonne conduite" pour les fonds souverains qui sont beaucoup plus l'apanage des pays producteurs du pétrole, donc, non occidentaux. Le code en question, préparé par un groupe de travail du Comité monétaire et financier international (CMFI), une instance de l'institution de Bretton Woods, vise comme objectif le contrôle de la teneur des projets d'investissement promus par ces fonds souverains dont le nombre ne cesse de se multiplier dans les pays émergents aux fortes réserves financières et qui gèrent actuellement des capitaux s'élevant à 3 000 milliards de dollars à travers le monde. Le FM motive son initiative de mettre au point ce code de bonne conduite par la nécessité d' " éviter le risque de voir ces investisseurs (fonds souverains, en l'occurrence) investir leurs considérables ressources sur des critères plus politiques qu'économiques ", et d'ajouter que " ce code de bonne conduite doit permettre de conforter la confiance dans le système financier international ". D'où " la nécessité d'un cadre volontaire qui devrait permettre de préciser la gouvernance et les dispositions comptables, ainsi que les pratiques d'investissement appropriées pour les fonds souverains ", (…). Donc, ce code de bonne conduite doit permettre de conforter la confiance dans le système financier international", tente de prétexter l'institution dirigée par Dominique Strauss-Kahn. En tout cas, si le CMFI adopte les directives qui ont été arrêtées, le code en question sera publié et mis en application avant l'engagement de tout investissement financé par un fonds souverain quelconque. Le monde occidental vient de confirmer sa farouche réticence à l'émergence de toute puissance économique nouvelle qui n'est pas issue de son bercail. C'est pour cela que les milieux financiers occidentaux, malgré qu'ils soient affaiblis par la récente crise des marchés boursiers, due au spectre des " subprimes ", ont réussi tout de même à instrumentaliser, pour la énième fois, le FMI pour justifier leurs visées protectionnistes. Ceci n'est pas nouveau, en tout cas, lorsque l'on sait que des économies ayant toujours été à l'avant-garde de l'ultralibéralisme continuent de faire preuve d'enfermement à l'égard de tout ce qui est extra occidental, en recourant massivement à la protection de leurs secteurs économiques jugés stratégiques. C'est le cas de l'Allemagne dont le Parlement a modifié la réglementation régissant le commerce extérieur en donnant un droit de veto au gouvernement à partir de janvier prochain à tout investissement étranger hors UE. En tout cas, en s'agitant de la sorte, le FMI vient de montrer la montée en cadence des fonds souverains et de la réelle réussite des placements financiers réalisés dans ce domaine. Ceci, bien évidemment, au détriment de la vision de l'Algérie qui semble s'inscrire en porte-à-faux avec la position réelle qu'occupe les fonds souverains sur le marché international de capitaux. Sinon comment expliquer les réticences des autorités algériennes d'opter pour la création d'un fonds souverains sous prétexte que cette option demeure incertaine.