Elle a à peine 22 ans, et déjà trois romans, très bien vendus, beaucoup traduits, et donc beaucoup lus ! Phénomène littéraire ou simple chance dans ce monde livresque qui ne connaît pas de recette particulière pour vendre ou pondre des best ! Qu'à cela ne tienne, Faïza Guène qui s'est faite un nom dès l'âge de 19 ans avec Kif Kif demain son premier roman édité chez Hachette Littérature puis l'année suivante avec Du rêve pour les oufs sorti chez le même éditeur. Le succès est immédiat et la jeune d'origine algérienne est comme en plein dans un fantastique qui ne ressemble en rien à sa cité HLM de la banlieue parisienne où elle a évolué jusqu'au jour où une petite association locale l'encourage à faire des textes. C'était parti de là ! Et puis la conjoncture a aidé un peu parce que c'était la “ pyromanie ” dans les banlieues parisiennes, les violences ont été politisées, récupérées, mais les gens avaient envie de comprendre le système des banlieues. Faïza Guène apparaît alors comme un halo au milieu de ce tas d'incompréhensions et d'incertitudes. Son langage est celui d'une beurette d'ailleurs, puisque employant parfois exprès l'argot et surtout le verlan. “ Du rêve pour les oufs ” faut lire : “ Du rêve pour les fous. ” Il faut rappeler que son second roman, Du rêve pour les oufs a été publié par les éditions Sédia, une filiale de Hachette, l'an dernier. Les thèmes centraux de la jeune romancière tournent souvent autour des difficultés des beurs ainsi que des problèmes du chômage et de l'insertion des jeunes maghrébins et aussi africains. Faïza Guène vient tout juste de publier son troisième ouvrage qui s'intitule, Les Gens du balto chez le même éditeur.“ Jusqu'à ce fameux samedi, il ne s'était jamais rien passé d'extraordinaire à Joigny-les-Deux-Bouts, petite bourgade tranquille en fin de ligne du RER ”. Yéva, minijupe à ras et verbe haut, rêvait toujours d'une vie ailleurs. Jacquot, son mari chômeur, creusait une fosse dans le canapé à force de jeux télévisés. Leur fils Yeznig, déficient mental, recomptait ses dents après chaque repas. Son frère Tanièl, renvoyé du lycée pour avoir abîmé le conseiller d'orientation, peaufinait sa technique pour serrer les blondes. Le jeune Ali, Marseillais au gros nez, essayait de se fondre dans le décor. Et Magalie, LA blonde du lycée, suivait à la lettre les conseils de son magazine préféré pour rendre crazy tous les mecs. Bref, la routine pour ces habitués qui, un matin, découvrent le patron de “leur ” bar, baignant dans son sang. Un drame ? Pas pour les gens du Balto. Voici donc le résumé de cet ouvrage qui confirme que la jeune romancière peut être une porte-parole authentique de tous ces banlieusards qui ont mis de rage et de souffrance, le feu à leur propre chaumière il y a deux ans. Dans la lettre de l'éditeur il est écrit que, “Avec ce roman choral, Faïza Guène dévoile de nouvelles facettes de son talent, réussissant à se glisser avec autant d'aisance dans la peau de tous ses personnages. Humour, justesse du trait, Les Gens du Balto confirme que cette jeune romancière n'est pas devenue une figure des lettres par hasard.Née en 1985, la française d'origine algérienne, Faïza Guène vit avec ses parents dans la cité des Courtillères à Pantin. En 2004, elle réalise un moyen- métrage, Rien que des mots, dont elle a signé le scénario. Elle suit désormais des études de lettres après avoir écrit son premier roman Kif kif demain..