Le prix du baril de pétrole est passé en quelques mois de 140 dollars le baril a un cours allant vers 100 dollars le baril, soit une perte variant de 40 à 60 dollars par baril. La dépréciation varie en pourcentage entre 30 et 40%, le cours du dollar par rapport à l'euro (les autres devises suivant la même tendance) est passé également d'une moyenne variant entre 1,55 dollar pour un euro et 1,60 dollar pour un euro, actuellement il est 1,43 soit une dépréciation variant entre 10 et 12%. La conclusion est qu'il n'existe pas de corrélation entre la dépréciation du cours du brent, le cours du dollar entre 20/30% d'écart ayant d'autres causes. Le Dr Abderrahmane Mebtoul, expert international, tente d'évaluer les répercussions de la baisse des prix du pétrole sur l'économie nationale. Pour le docteur, en moyenne la chute d'un dollar entraîne une perte de recette de 500 millions de dollar en fonction de la quantité actuelle produite. La perte corrigée par l'appréciation du dollar peut être évaluée à un cours plancher du baril de 100 dollars entre 17 et 25 milliards de dollars soit entre 70 et 80% des dépenses annuelles du programme de soutien à la relance économique 2004/2009 qui est passé de 100 milliards fin 2006 à 200 milliards de dollars, selon la loi de finances complémentaire. Si les cours du pétrole se stabilisent entre 80/70 dollars soit une dépréciation de 100% et le cours du dollars s'apprécie entre 20 et 30% donnant un ratio net entre 70 et 70% de dépréciation, le manque à gagner varierait entre 30 et 40 milliards de dollars moyenne globale supérieure ou soit équivalent aux dépenses annuelles du programme de soutien à la relance économique. Les sorties en devises seront en 2008 de 38 milliards de dollars pour les importations (loi de finances complémentaire 2008), environ 7/8 milliards de dollars, ce montant à cette cadence allant vers 80 milliards de dollars 2012/2013. Or ces sorties de devises ont un impact limité sur la création de valeur ajoutée additionnelle interne, puisque le taux de croissance relevant des entreprises hors hydrocarbures est négligeable, et la solution serait dans le puisement dans les réserves de change ou l'accroissement de vente d'hydrocarbures et ce, pour maintenir la paix sociale. En résumé et selon toujours le Dr Mebtoul, le blocage dans l'investissement utile facteur de croissance réelle et de création d'emplois provient pour 45% de la mauvaise gouvernance, l'absence de visibilité dans la démarche de la réforme globale avec l'amplification de la bureaucratie et de la corruption, ensuite pour 25% de la léthargie du système financier lieu de distribution de la rente.