Le prix du baril a franchi pour la première fois le seuil des 85 dollars le baril à New York et s'approche des 82 dollars à Londres. L'Algérie risque-t-elle de subir les conséquences de la dépréciation du dollar face à l'euro? Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines minimise les dégâts. D'après lui, cette forte dépréciation a des incidences limitées sur le pouvoir d'achat de l'Algérie. Justification: les nouveaux records historiques des cours du pétrole sur les principaux marchés pétroliers, peuvent rattraper et compenser la différence croissante de parité entre ces deux monnaies. Invité à l'émission de la Radio nationale Chaîne III, le ministre a expliqué que ce record des prix du pétrole relativise cette perte de pouvoir d'achat et met le pays à l'abri des effets négatifs de ces fluctuations monétaires. Cela tout en prenant en considération le fait que 98% des exportations algériennes sont libellées en dollar. Autrement dit, le ministre veut expliquer que la matière principale, soit plus de 98% de ses exportations sont constituées par les hydrocarbures. Ceux-ci sont vendus exclusivement en dollar. Ce dernier reste la principale monnaie d'échange dans les transactions pétrolières internationales. Comparativement à l'Europe, on trouve que 60% de ses importations proviennent de la zone euro. Pas trop inquiet, Chakib Khelil songe même à changer de fournisseur et que l'Algérie pourrait acheter à partir des zones dollar dans le cas où la faiblesse de la devise américaine venait à durer trop longtemps. Toutefois, le ministre admet la difficulté qu'il y a de changer de fournisseur du jour au lendemain. Plus confiant, M. Khelil rassure que l'Algérie est d'autant plus épargnée par la flambée de l'euro. La même source rassure que le dollar «restera encore longtemps l'unique monnaie d'échange» sur le marché pétrolier international. Cette déclaration de Chakib Khelil intervient au moment où les cours du pétrole enregistrent de nouveaux records historiques à New York et à Londres. Le prix du baril a franchi pour la première fois le seuil des 85 dollars le baril à New York et s'approche des 82 dollars à Londres. Ainsi, lors des échanges électroniques à New York, le baril de Light sweet crude pour livraison en novembre a atteint 85,19 dollars, tandis qu'à Londres, le baril de Brent sur le même contrat a frôlé 82 dollars à 81,93 dollars. Cette flambée a des explications climatiques et géopolitiques. D'abord, c'est l'approche de la saison d'hiver. La forte utilisation du pétrole en hiver augmentera d'une manière automatique la demande sur le marché. Au vu de l'état critique des stocks aux Etats-Unis et en Europe, les analystes pétroliers craignent une éventuelle pénurie de brut cet hiver. Concernant l'aspect géopolitique, les mêmes analystes expliquent cela par le conflit et la tension qui caractérisent ces derniers temps la frontière séparant la Turquie et l'Irak, vu l'installation dans le nord de l'Irak des camps de l'organisation séparatiste armée du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Notons, par ailleurs, que l'Opep a décidé début septembre d'augmenter la production de 500.000 barils jour à compter du 1er novembre. Ce qui pourrait diminuer un peu de cette crise. A propos de la demande mondiale de pétrole brut, l'Opep a mentionné dans son rapport annuel publié hier que celle-ci devrait croître de 1,52% en 2007.