C'est fait, les parlementaires auront droit à une augmentation importante de leurs salaires, " pour préserver leur pouvoir d'achat ! ". En tout cas, c'est ce qui est inscrit dans l'ordonnance 08-03 du 1er septembre 2008, qui modifie la loi 01-01 du 31 janvier 2001 votée hier par la majorité des députés à l'exception du groupe parlementaire du Parti des travailleurs (PT) et celui du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). L'article 19 de l'ordonnance en question, modifie désormais l'indice de calcul du salaire du membre de Parlement , soit une augmentation du régime indemnitaire de près de 300% , ce qui ramène le salaire du député à l'équivalent de 30 fois le SNMG . A cet effet, le salaire de base du simple député va dépasser les 230.000 dinars. Le tout adossé à un rappel depuis janvier 2008. Et cela, sans parler du salaire de base, puisque si on ajoute les différentes primes, les salaires dépasseront les 300.000 dinars. A noter que les indemnités des députés en Algérie triplent pratiquement avec effet rétroactif à janvier 2008. Pour les chefs des groupes parlementaires et les présidents des commissions, le seul salaire de base pourrait dépasser les 270.000 dinars. Dans le rapport de la commission des affaires juridiques, administratives et libertés, portant l'ordonnance 08-03 du 1er septembre 2008 qui modifie la loi 01-01 du 31 janvier 2001 relative aux membres du Parlement, l'augmentation des salaires des députés est justifiée par l'incohérence entre la précédente ordonnance, notamment, dans son article 19 avec la nouvelle étape que vit l'Algérie et l'amélioration du niveau de vie de citoyen. Ajoutant que cette augmentation est une prise en charge objective des conséquences des efforts fournis par les parlementaires au service des citoyens.Il y a lieu de souligner que le groupe parlementaire du PT a rejeté cette ordonnance, en qualifiant, ladite augmentation de scandaleuse et s'interroge également sur les normes et les bases sur lesquelles, cette augmentation a été décidée. Le parti relève que cette augmentation est une provocation pour la majorité de la population. Le PT rappelle que l'Assemblée nationale a refusé d'augmenter le SNMG à 25.000 DA (environ 07% des nouveaux salaires des députés), d'instituer le revenu minimum d'insertion (RMI) pour les primo- demandeurs d'emplois et d'augmenter les indemnités des handicapés. Pour le groupe parlementaire de ce parti, cette ordonnance transforme le mandat de député d'un mandat politique à celui de l'enrichissement personnel. De son côté, le groupe parlementaire du RCD, souligne que le problème du député réside non dans la réévaluation du point indiciaire et donc dans son salaire mais plutôt dans l'absence de statut.