La nouvelle politique que vient d'adopter le gouvernement et qui exprime la volonté de réaménager l'espace économique national ne laisse pas indifférents les milieux économiques internationaux. Depuis que de nouvelles mesures ont été prises en vue de réguler le climat des affaires et l'investissement sur le marché national, ce sont, notamment, les milieux français qui semblent afficher une certaine réticence quant aux orientations de l'économie nationale. Comme le reflète bien le quotidien "Le Monde" dans son édition d'hier, Paris ne semble pas apprécier que le gouvernement revoie le traitement de faveur qu'il a toujours adopté vis-à-vis des entreprises étrangères. Paris ne souhaite pas, non plus, que le dossier des fameux IDE (Investissements directs étrangers) soit géré avec rigueur et objectivité. Ce qui est souhaité, plutôt, c'est de voir se poursuivre à l'absolue la panoplie de largesses accordées aux entreprises étrangères implantées en Algérie et de les laisser agir à leur guise et, bien évidemment, en fonction de leurs intérêts les plus étroits. Sinon, quelle interprétation puisse-t-elle donner à la nuée de critiques lancée par les cercles hexagonaux à l'endroit du gouvernement du pays, notamment en ce qui concerne le règlement des transferts des capitaux vers l'étranger et le rapatriement des dividendes des filiales des multinationales implantées en Algérie vers les sociétés mères. Les milieux français regrettent, en effet, la taxe des 15% sur les bénéfices non réinvestis et transférés vers l'étranger. L'hostilité nourrie par la France envers l'Algérie à l'ombre de cette nouvelle stratégie a incité le quotidien "Le Monde" à oser faire croire que "ce changement de règles du jeu risque de brouiller un peu plus l'image de l'Algérie auprès des investisseurs étrangers et de compliquer son dossier d'adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC)". La sévérité de cette lecture envers une stratégie de redéploiement adoptée par un gouvernement est exagérée. Nul ne peut admettre cette hypothèse sans fondement, sinon destinée à alimenter la spéculation qui infeste présentement le climat des affaires sur la scène internationale. Quoi qu'il en soit, en tout cas, l'Algérie n'a pas franchi le rubicond comme la France dont l'attitude interventionniste a la peau dure, et cela a été confirmé par le locataire de l'Elysée, lui-même, en déclarant, il y a quelques mois, que "l'Etat français interviendra dans le choix de l'éventuel repreneur étranger de la Société générale !", lorsque cette banque a été au bord de la récession.