Les observateurs décrivent la région du Sud-Ouest algérien comme un futur eldorado. Après l'agriculture, c'est à l'aquaculture de prendre une place dans l'économie régionale. C'est le moins que l'on puisse dire à présent. Et c'est face à une demande de plus en plus croissante en produits halieutiques que l'aquaculture est aujourd'hui en passe de devenir un créneau privilégié. A l'instar des autres pays du monde, l'Algérie compte développer ce secteur des plus stratégiques de l'économie nationale de l'après pétrole. Ainsi, la région du Sud est particulièrement ciblée. La wilaya de Béchar abrite depuis quelque temps une direction de la pêche et des ressources halieutiques, qui couvre aussi les wilayas de Tindouf, dAdrar, d'El Bayadh et de Tamanrasset. Cette institution est destinée à favoriser l'expansion de l'aquaculture et de la pêche continentale, qui constituent, faudra t- il le rappeler, un maillon important dans la sécurité alimentaire. C'est là le principal objectif pour tout pays qui souhaite réduire sa dépendance de l'extérieur. Dans ce contexte, une chambre interwilayas de la pêche et des ressources halieutiques a, récemment, été installée à Béchar avec, pour objectif, la vulgarisation des activités aquacoles et ses activités connexes telles que le transport, la conservation, la transformation et la commercialisation du poisson. Diverses actions de sensibilisation ont été entreprises dans plusieurs daïras et semblent susciter un réel engouement de la part des investisseurs potentiels, ce qui laisse présager un développement rapide de l'aquaculture dans la wilaya. Cette activité peut constituer une source importante de protéines et d'oligo-éléments, indispensables, notamment à la croissance des enfants et à l'équilibre alimentaire des adultes. Grâce à des rendements élevés, l'aquaculture permet de valoriser et de rentabiliser les plans d'eau, les lacs et les étangs. Même les forages saumâtres dont la teneur en sel ne permet pas leur utilisation pour l'alimentation en eau potable ou l'agriculture, peuvent être mieux rentabilisés par l'élevage en étang artificiel de certaines espèces de poisson telles que le mulet ou le tilapia. Outre le poisson, certains sites peuvent servir à l'élevage de nombreuses espèces de crustacés tels que l'artemia salina, un minuscule arthropode, très prisé sur les marchés internationaux. Créatrice d'emplois et de richesses, l'aquaculture peut également participer au développement économique des régions où elle est pratiquée, tout en assurant aux populations qui y vivent un apport régulier en poisson frais, dont la valeur nutritive est de loin supérieure à celle du poisson conservé par le froid soit par réfrigération ou par surgélation. Il est vrai que l'Algérien n'est pas habitué pour ne pas dire n'a pas connaissance de tout ce qui vient de l'aquaculture mais il y a un début pour toute chose. Il faut savoir, par ailleur, que grâce à une étude effectuée par un des étrangers à la demande du ministère de la Pêche , les zones habilitées à accueillir des projets aquacoles ont été identifiées. Une chose est sûre en tout cas , aujourd'hui l'aquaculture s'avère être une alternative possible pour la production de poissons pas seulement en Algérie mais dans toute la région de la Méditerranée. Cependant, cette activité est loin d'atteindre ses objectifs. L'aquaculture demande à être intégrée avec les autres activités impliquées dans l'utilisation de l'espace côtier, telles que le tourisme. De même, il est nécessaire que des progrès aient lieu en ce qui concerne la réduction des impacts de cette activité sur l'environnement. Les principales activités sont articulées autour de deux idées à savoir pêche durable et approche écosystémique ; aquaculture et environnement. L'approche écosystémique des pêches est un des concepts récents les plus importants pour une gestion simple et complète du secteur dans le cadre de l'utilisation durable des ressources marines. C'est le véritable défi de l'aquaculture.