Nous ne pouvons tout de même pas dire qu'il n'y a jamais eu de stratégies agricoles mises en œuvre en Algérie. Pratiquement à chaque changement de gouvernement transparaît dans la déclaration de politique générale la volonté de prioriser le secteur de l'agriculture. Il en est de même à chaque changement du ministre de l'Agriculture. Il en était de même et il en sera de même. Nombre de stratégies étaient fondées sur la politique d'accroissement des disponibilités alimentaires, de valorisation des investissements " consentis " dans le secteur productif et d'amélioration du niveau des exploitants agricoles. Mais, trop de stratégies nuit dans la mesure où, à chaque fois que s'opèrent des changements de responsables au plus haut niveau, il y a pratiquement des visions nouvelles et donc absence de continuité. Il a été fait le constat que l'absence d'une vision de long terme, la durabilité de sa mise en œuvre, et donc les ruptures successives ou les changements successifs de stratégies sont néfastes à l'aboutissement des politiques appliquées. Il a été également, pour ce qui concerne la vision de long terme, fait mention des changements de stratégie à propos de la gestion du foncier,à savoir la mise en autogestion des terres récupérées suite aux départs des colons, la révolution agraire, la libéralisation des transactions foncières et ce qui se prépare actuellement.Nombre de villages ont perdu leur caractère agricole, alors que les habitants vivaient du produit de leurs terres. Les grandes propriétés ont fini par être morcelées suite au long processus de partage par la frédha, alors qu'il aurait bien valu d'édicter une loi qui permet la succession indivisible de propriété comme cela se fait dans d'autres pays où le tracteur met peut être plusieurs heures pour faire le tour des propriétés, ce qui permet d'assurer la cohérence et de mettre en œuvre un système d'appui intégré et efficace comme il en est ressorti des recommandations du Cnes.