La plupart des Bourses d'Asie-Pacifique étaient en légère hausse lundi, les investisseurs saluant avec une certaine réserve le plan de 700 milliards de dollars annoncé par l'administration américaine pour tenter de mettre un terme à la crise financière. A 03h00 GMT, l'indice composite de la Bourse de Shanghai flambait de 5,37%, mais cette envolée s'expliquait moins par le plan du gouvernement américain que par l'annonce par les autorités chinoises de prochaines mesures de dérégulation des rachats par les entreprises de leurs propres actions, selon les opérateurs. Au même moment, Sydney progressait de 3,73%, Taïwan de 1,53%, Manille de 2,90%, la Nouvelle-Zélande de 1,90% et Jakarta de 1,06%.Les hausses étaient nettement plus modérées ailleurs. Après un bond à l'ouverture, l'indice Hang Seng de Hong Kong perdait ainsi du souffle dans le courant de la matinée et ne gagnait que 0,30% à 03h00 GMT. A Séoul, l'indice Kospi affichait une petite progression de 0,37%. Le Straits Times de Singapour était même légèrement dans le rouge (-0,09%). A la pause de 11h00 (02h00 GMT), l'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo s'affichait en hausse de 1,98%. La perspective d'un jour férié mardi au Japon et une certaine prudence bridaient toutefois l'optimisme des intervenants. "Beaucoup de participants pensent qu'il sera difficile pour les marchés américains de remonter pour la troisième séance d'affilée, vu la taille des gains lors des deux séances précédentes", a expliqué Yutaka Miura, analyste chez Shinko Securities, interrogé par Dow Jones Newswires. A New York, l'indice Dow Jones avait terminé vendredi sur un bond de 3,35% après avoir déjà gagné 3,86% jeudi. Les Bourses européennes avaient également rebondi en force après avoir essuyé une tempête au début de la semaine. Annoncé en fin de semaine par l'administration Bush, le plan de sauvetage prévoit de dépenser jusqu'à 700 milliards de dollars pour reprendre les actifs douteux des banques, essentiellement des mauvaises créances liées à la bulle immobilière des dernières années, et apurer le système financier. Ces mesures "éliminent au moins le risque d'une nouvelle faillite à court terme comme celle de Lehman Brothers", a commenté Yuji Saito, chef du service des changes à la Société Générale à Tokyo. La Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé dimanche soir qu'elle avait accepté que les deux dernières grandes banques d'affaires du pays, Morgan Stanley et Goldman Sachs, deviennent des holdings, une nouvelle structure qui pourrait les aider à mieux surmonter la crise financière. La Fed a précisé dans un communiqué que pour accorder une "aide accrue" aux deux dernières grandes banques d'affaires américaines, elle autorisait la Fed de New York à accorder un crédit à leurs maisons de courtage. Les autorités de nombreux pays, dont les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et l'Australie, ont en outre interdit temporairement les ventes à découvert de titres du secteur financier, une pratique accusée d'avoir précipité la chute de plusieurs banques ces dernières semaines.